En détention provisoire depuis juin 2018, Khaled Tebboune, le fils de l'actuel président algérien, a été acquitté le 26 février dans une affaire de corruption dans laquelle figurait également Kamel Chikhi, un puissant homme d'affaires. Celui-ci a en revanche été condamné à huit ans de prison ferme pour l'obtention frauduleuse de permis de construire et de diverses autorisations administratives.
Kamel Chikhi – surnommé «le boucher» après avoir fait fortune dans l'importation de viande – est également le principal accusé dans une affaire explosive de trafic de drogue dont l'instruction n'est pas bouclée à ce jour. 701 kilogrammes de cocaïne avaient ainsi été saisis en mai 2018 dans le port d'Oran, dans l'ouest du pays, dans un chargement de viande importée par ses soins. C'est après cette découverte que le fils de l'actuel président algérien avait été emprisonné et notamment accusé de blanchiment d'argent dans le cadre de cette affaire. Deux ans de prison avaient été requis contre ce dernier, dont le père n'avait alors aucune fonction officielle.
Lors de la campagne électorale, Abdelmadjid Tebboune avait affirmé que l'incarcération de son fils visait à le «punir» lui, de s'être attaqué, aux «oligarques» ayant fait fortune en profitant de leurs liens privilégiés avec le clan du président d'alors Abdelaziz Bouteflika. Des attaques qu'il avait formulées lorsqu'il avait occupé très brièvement le poste de Premier ministre en 2017 avant d'être rapidement limogé.
Les liens supposés de Khaled Tebboune avec Kamel Chikhi ont valu, peu après son élection, à Abdelmadjid Tebboune le surnom de «Président cocaïne» au sein du mouvement de contestation, le Hirak.