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Face au coronavirus, des personnalités politiques demandent un contrôle renforcé aux frontières

Des responsables politiques, principalement de droite et souverainistes ont demandé un contrôle renforcé aux frontières du pays alors même que le gouvernement a décidé d'opter pour une autre stratégie de lutte contre le coronavirus.

Plusieurs personnalité politiques ont appelé le gouvernement à instaurer des contrôles au frontière dans le cadre de la lutte contre le coronavirus et suite au bond des contaminations au Nord de l'Italie. 

«Face à la gravité de la situation, je vous demande sans attendre la mise en place d’un plan d’urgence pour le département des Alpes-Maritimes ainsi que la prise rapide de toutes les mesures sanitaires et de restriction nécessaires pour enrayer sa propagation», a ainsi demandé le député Les Républicains des Alpes-Maritimes Eric Ciotti par courrier à l'adresse du Premier ministre le 23 février. 

Et l'élu de demander plus loin la mise en place de «mesures renforcées et évolutives de contrôle à la frontière italienne». 

«Les autorités françaises ont réagi hier soir mais je ne voudrais pas qu’on ait un temps de retard dans la prise en compte de ce qui peut être un phénomène extraordinairement grave», a-t-il encore déclaré le 24 février sur BFMTV

Changement de ton pour le président du parti gaulliste Debout la France Nicolas Dupont-Aignan : «quel dispositif d'accueil a-t-il instauré pour les vols en provenance de Chine qui continuent d'atterrir chaque jour sur notre sol ? Rétablissons des contrôles à nos frontières, y compris dans nos aéroports !», a-t-il tweeté. 

«Chine, Italie... La France contrôle-t-elle ses frontières ? Non elle n’en a plus», s'est agacé dans la même veine le souverainiste et ancien eurodéputé frontiste Florian Philippot. 

Quant à la présidente du Rassemblement national, elle a opté quant à elle pour le sarcasme en comparant les autorités françaises à celles de l'Arménie, la Turquie, la Jordanie, le Pakistan et l'Afghanistan ayant tous les quatre décidé de restreindre leurs échanges avec l'Iran.

«Les dirigeants de ces pays doivent être probablement moins intelligents que notre nouveau Ministre de la Santé ? Ou pas...», a-t-elle ironisé. 

Pas de restrictions à la frontière

Le gouvernement de son côté a balayé l'hypothèse de fermer la frontière, privilégiant une stratégie de détection rapide et de prise en charge des patients atteints du Covid-19. Le 24 février, il a émis une série de recommandations pour les personnes revenant de Lombardie et la Vénétie, leur demandant notamment d'éviter «toute sortie non indispensable»

Les enfants de retour de ces régions ne doivent par ailleurs pas «être envoyés à la crèche, à l’école, au collège ou au lycée», selon ces recommandations qui étaient déjà en vigueur pour la Chine et ont été élargies aux deux provinces italiennes et la Corée du Sud.

«A l'heure actuelle notre recommandation aux Etats membres n'inclut pas la réintroduction de contrôles aux frontières internes», a déclaré le 24 février Adalbert Jahnz, un porte-parole de la Commission européenne.

Le commissaire à la Gestion des crises Janez Lenarcic a par ailleurs expliqué qu'une telle décision, qui revient aux Etats membres, doit être «basée sur une évaluation des risques crédible et des preuves scientifiques», être «proportionnée» et «prise en coordination avec les autres».

Côté italien, les autorités s’inquiètent d'une fermeture possible de la frontière. Selon Euractiv, le Premier ministre Giuseppe Conte estimé qu'un telle mesure aurait un impact dévastateur sur l’économie italienne. 

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