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Colombie : cinq policiers blessés au début d'une «grève armée»

Alors qu'une «grève armée» a été décrétée par l'ELN, cinq policiers ont été blessés en Colombie, dans le nord-ouest du pays. L'armée est en état d'alerte maximale et les rebelles ont conseillé à la population de ne pas sortir pendant le couvre-feu.

Cinq policiers ont été blessés en Colombie, le 14 février, lors d'une attaque attribuée par l'armée à l'ELN (Armée de libération nationale, deuxième groupe rebelle impliqué dans le conflit armé colombien après les FARC-EP), au premier jour de la «grève armée» décrétée par cette guérilla pour paralyser tout mouvement notamment dans ses zones d'influence, selon une source militaire. Elle affirme que les guérilleros présumés ont mis le feu à un camion citerne sur une route de la municipalité de Pelaya, dans le département du Cesar (nord-ouest). Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, «il y a eu comme une explosion» et cinq d'entre eux ont été blessés par des éclats, a déclaré cette source à l'AFP.

Les autorités n'ont pas précisé s'il s'agissait d'un piège tendu aux forces de l'ordre ou si l'explosion avait été causée par l'incendie du poids-lourd. Un peu plus tôt, un attentat à l'explosif a coupé une route dans une zone frontalière du Venezuela, sous influence de l'ELN, considérée comme la dernière guérilla active de Colombie. Le commandant des forces armées, le général Luis Fernando Navarro, a déclaré à la presse que l'explosion avait interrompu la circulation routière entre la ville colombienne de Cucuta, chef-lieu du département Norte de Santander, et l'Etat vénézuélien de Zulia.

De violents affrontements ont également opposé forces de l'ordre et manifestants à Bogota, la capitale du pays.

Ces heurts se sont produits au premier des trois jours de «grève armée» annoncée par l'ELN, qui entend empêcher toute circulation routière et fluviale dans le Cesar, le Norte de Santander et d'autres régions où elle opère. L'armée est en état d'alerte maximale et les rebelles ont conseillé à la population de ne pas sortir pendant le couvre-feu. Le président colombien, Ivan Duque, a déclaré à la presse que le gouvernement empêcherait que la guérilla atteigne son objectif de «menacer» les gens, ajoutant que les forces de l'ordre maintiennent «l'offensive contre ce groupe et contre tous les groupes criminels en Colombie».

L'ELN, créée en 1964, compte environ 2 300 combattants armés et opère dans 10% des 1 100 municipalités colombiennes, selon des statistiques des autorités et d'organisations indépendantes. Des négociations avaient été lancées en février 2017 entre cette guérilla et le gouvernement de l'ex-président Juan Manuel Santos (2010-2018), qui avait signé l'année précédente un accord de paix historique avec la puissante rébellion des Farc.

Mais ces pourparlers avaient été suspendus avec l'arrivée au pouvoir du président de droite Ivan Duque en août 2018, qui y a totalement mis fin en janvier 2019, à la suite d'un attentat à la voiture piégée contre l'école de police à Bogota, dans lequel 22 cadets avaient été tués.