Le Parlement syrien a officiellement reconnu ce 13 janvier comme «génocide» le massacre d'environ 1,5 million d'Arméniens entre 1915 et 1917, sur fond de vives tensions avec la Turquie après des affrontements meurtriers dans le nord-ouest de la Syrie.
«Le Parlement [...] condamne et reconnaît le génocide commis contre les Arméniens par l'Etat ottoman au début du XXe siècle», a fait savoir le Parlement syrien dans un communiqué.
Cette reconnaissance intervient dans un contexte de fortes tensions entre la Turquie et la Syrie. La veille, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de frapper «partout» la Syrie en cas de nouvelle attaque contre les forces turques.
Depuis début février, 14 soldats turcs ont été tués et 45 blessés lors d'attaques du régime dans la région d'Idleb, dernier bastion en partie sous contrôle djihadiste et rebelle en Syrie. Ces derniers jours, Ankara, qui soutient des groupes rebelles, a considérablement renforcé sa présence militaire dans cette région, où le régime et son allié russe mènent une offensive meurtrière depuis décembre.
Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. Les Arméniens cherchent à faire reconnaître par la communauté internationale l'existence d'un génocide.
La Turquie, issue du démantèlement de l'Empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie doublée d'une famine, dans laquelle 300 000 à 500 000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort. De nombreux historiens et universitaires ont conclu que la déportation et le massacre des Arméniens pendant la Première Guerre mondiale répondait à la définition juridique du génocide.
Près de 30 pays ont adopté des lois, des résolutions ou des motions reconnaissant le génocide. En décembre, le Congrès américain a reconnu les massacres comme un génocide, suscitant l'ire de la Turquie. Mais l'administration du président américain Donald Trump a dit refuser d'utiliser le mot «génocide».