Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est exprimé au sujet du nouveau coronavirus chinois ce 11 février lors d'une conférence de presse à Genève, où quelque 400 scientifiques étaient présents. Il y a notamment annoncé, selon des propos rapportés par l'agence de presse Reuters, que ce virus, officiellement renommé Covid-19 par l'organisation, devait être considéré par tous les pays du monde comme «l'ennemi public numéro 1».
«Ennemi public numéro 1»
La nouvelle dénomination remplace celle de 2019-nCoV, adoptée à titre provisoire après l'apparition de la maladie. La nouvelle dénomination a été choisie de manière à être «facile à prononcer», tout en restant sans référence «stigmatisante» à un pays ou une population particulière, a ensuite précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus, selon des propos rapportés par l'AFP. Il a enfin expliqué que «co» signifiait corona, «vi» pour virus et que «d» avait été choisi pour «disease» (maladie en anglais). Le chiffre 19 indique l'année de son apparition (2019).
A l'ouverture de la conférence de presse, Tedros Adhanom Ghebreyesus a qualifié cette épidémie de «très grave menace» pour le monde, appelant les pays et les scientifiques à intensifier les efforts et la coordination pour en venir à bout.
Observant que «les virus [pouvaient] avoir des conséquences plus puissantes que n'importe quel acte terroriste», il a ajouté : «Si le monde ne veut pas se réveiller et considérer ce virus ennemi comme l'ennemi public numéro 1, je pense que nous n'apprendrons pas de nos erreurs.»
Le patron de l'OMS a par ailleurs estimé qu'il y avait une «chance réaliste de stopper» la propagation du nouveau coronavirus dans le monde. «Si nous investissons maintenant [...] nous avons une chance réaliste de stopper cette épidémie», a-t-il déclaré. Tedros Adhanom Ghebreyesus a ajouté : «Le premier vaccin pourrait être prêt dans 18 mois. Donc nous devons tout faire aujourd'hui, en utilisant les armes à notre disposition pour combattre ce virus tout en se préparant pour le long terme par la préparation des vaccins.»
Une mission déployée en Chine
Plus de 42 600 personnes ont, à l'heure actuelle, été contaminées en Chine continentale, et au moins 1 016 d'entre elles sont mortes. En dehors de ce pays, le virus a tué deux personnes (une aux Philippines et une à Hong Kong) et plus de 400 cas ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires.
Le patron de l'OMS a aussi émis la crainte de voir l'épidémie gagner des pays aux moyens sanitaires fragiles. «Si le virus parvient à entrer dans un système de santé plus faible, cela peut provoquer le chaos», a-t-il affirmé.
L'OMS vient également de dépêcher en Chine une mission de spécialistes chargée de travailler avec les scientifiques et les autorités chinoises.
Fin janvier, l'OMS a classé l'épidémie comme «une urgence de santé publique de portée internationale». Elle se refuse toutefois à parler de «pandémie» à ce stade.
Mais l'inquiétude internationale a été relancée avec l'apparition d'un cas de contamination hors de Chine, un Britannique contaminé à Singapour qui a ensuite transmis la maladie à plusieurs compatriotes lors d'un séjour en France, avant d'être diagnostiqué en Grande-Bretagne.
Il aurait ainsi accidentellement contaminé au moins 11 personnes, dont cinq sont hospitalisées en France, cinq autres en Grande-Bretagne et une sur l'île espagnole de Majorque.
Jusqu'alors, la majorité des contaminations identifiées à l'étranger impliquait des personnes revenues de la ville chinoise de Wuhan, épicentre de l'épidémie.
Selon les experts de l'OMS, 82% environ des cas répertoriés de cette maladie sont considérés comme mineurs, 15% graves et 3% «critiques».
Lire aussi : Coronavirus : 1 000 morts en Chine, plus de 43 000 personnes infectées dans le monde