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Algérie : un soldat tué dans un attentat à la voiture piégée près de la frontière malienne

Un militaire algérien est mort, ce 9 février, lors d'un attentat kamikaze à la voiture piégée dans la zone frontalière de Timiaouine, près du Mali. L'attentat n'a pas été revendiqué.

Un soldat algérien a été tué ce 9 février dans un attentat suicide près de la frontière avec le Mali, la première attaque du genre dans le sud du pays depuis des années, selon le ministère algérien de la Défense.

«Un détachement de l'Armée nationale populaire (ANP) a été la cible, ce jour à 10H50 [09H50 GMT], dans la zone frontalière de Timiaouine, à Bordj Badji Mokhtar en 6e région militaire, d'un kamikaze à bord d'un véhicule tout-terrain piégé», a indiqué le ministère dans un communiqué.

«Aussitôt identifié, le militaire chargé du contrôle de l'accès est parvenu à mettre en échec la tentative d'entrée en force du véhicule suspect, cependant le kamikaze a fait exploser son véhicule, causant le décès du militaire en faction», a précisé le texte.

Aucune information n'a été donnée sur le sort ni l'identité du kamikaze.

Le président Abdelmadjid Tebboune a présenté ses condoléances à l'armée et à la famille du soldat «martyr» Brahim Ben Adda.

Le chef d'état-major adjoint par intérim Saïd Chanegriha a rendu hommage à «la grande vigilance dont ont fait preuve les éléments du détachement qui ont pu déjouer et mettre en échec cette tentative désespérée en quête d'impact médiatique».

Il a souligné «la détermination des forces de l'ANP à éradiquer le fléau terroriste et à traquer les criminels à travers tout le territoire national, afin de préserver la sécurité et la stabilité du pays».

Cet attentat, non revendiqué à ce stade, est le premier dans le sud du pays depuis de nombreuses années.

En janvier 2013, une attaque, suivie d'une prise d'otages, menée par des membres d'al-Qaïda contre le site gazier de Tiguentourine s'était soldée par la mort de 40 employés de dix nationalités différentes et 29 djihadistes. 

Instabilité

L'attaque du 9 février survient au moment où l'Algérie s'efforce de s'impliquer dans le règlement des crises régionales, en Libye et au Sahel. 

Le dossier sahélien a notamment été abordé lors de la récente visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui avait souligné «la convergence de vues» entre la France et l'Algérie sur la lutte contre le terrorisme.  

Inquiète des risques d'instabilité sur son flanc Sud, l'Algérie avait servi de médiateur en 2014-2015 entre le gouvernement de Bamako et des groupes rebelles armés du nord du Mali durant des négociations qui ont abouti à un accord de cessez-le-feu.

Selon l'ONU, les attaques djihadistes au Mali, au Niger et au Burkina ont fait 4 000 morts en 2019.

La force Barkhane vient d'annoncer son passage de 4 500 à 5 100 hommes d'ici fin février, concrétisation de la volonté de la France d'inverser le rapport de force sur le terrain.

Dans un discours ce 9 février lors du sommet de l'Union africaine à Addis Abeba, le président Tebboune a salué «les initiatives prises récemment pour développer les stratégies de lutte contre le terrorisme au Sahel, tant au niveau militaire que sur le plan politique, économique et diplomatique».

«Nous sommes résolus à continuer à apporter notre pierre à l'édifice du processus de paix et de réconciliation nationale au Mali et à œuvrer à la levée des obstacles susceptibles d'entraver l'application de l'Accord de paix [de 2015], issu du Processus d'Alger,» a-t-il ajouté.

Sur son sol même, l'Algérie n'est pas épargnée par le terrorisme. 

Le dernier attentat suicide contre des forces algériennes remonte au 31 août 2017.

Deux policiers algériens avaient péri lorsqu'un kamikaze avait déclenché ses explosifs en tentant d'entrer dans un bâtiment de la police à Tiaret, à 350 km au sud-ouest d'Alger. Daesh avait revendiqué l'attentat.

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