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Pour lutter contre les faux contenus, Twitter va retirer ou étiqueter certaines publications

Afin de faire face à la présence croissante de photos et vidéos «falsifiées» sur Twitter, le réseau social va, dès mars, supprimer certaines publications. Objectif : que les fausses informations n'influent pas sur les élections.

Twitter a annoncé ce 4 février se lancer dans la lutte contre les photos et vidéos «falsifiées» dans la foulée des autres réseaux sociaux, sommés de prendre leurs responsabilités, notamment pendant la campagne électorale pour la présidentielle américaine.

La plateforme entend se concentrer sur les contenus modifiés – montages vidéos ou audio, images éditées – qui visent à tromper le public ou risquent de nuire à des personnes, en incitant à la violence ou en portant atteinte à leur liberté d'expression, par exemple. Les tweets tombant dans ces catégories seront retirés ou étiquetés avec un avertissement, à partir du mois de mars. Le réseau pourra aussi réduire la visibilité des messages ou ajouter du contexte.

Les «deep fakes» visés

La plupart des grands réseaux sociaux ont mis en place des mesures combinant intelligence artificielle et ressources humaines pour lutter contre la désinformation, des fausses nouvelles aux «deep fakes», ces photos ou vidéos truquées très réalistes.

Ils réagissent notamment à la pression des autorités européennes et américaines, alors que des campagnes de manipulation menées notamment sur Facebook en 2016 ont tenté d'influencer l'opinion lors de scrutins majeurs, comme l'élection présidentielle aux Etats-Unis ou le référendum sur le Brexit au Royaume-Uni.

«Cette nouvelle règle s'ajoute aux nombreuses autres règles existantes» pour réguler Twitter, rappelle Yoel Roth, responsable de l'intégrité de la plateforme, lors d'une conférence de presse. «Nous empêchons par exemple depuis des années la propagation des images et vidéos de contenus sexuels fabriqués ou falsifiés, très répandus sur internet».

Le réseau cible les truquages, notamment audio ou vidéo, mais ne s'attaque pas directement aux messages écrits fallacieux, alors qu'il a par ailleurs interdit les publicités à caractère politique. 

Deux poids, deux mesures ?

«Que vous utilisiez des outils avancés d'apprentissage automatique ou une appli pas chère pour ralentir les vidéos, nos règles s'appliqueront aux contenus et non pas à la façon de les fabriquer», a indiqué Yoel Roth. Pour repérer les contenus potentiellement problématiques, les équipes de Twitter dans le monde comptent notamment sur les signalements, «même si nous voulons réduire le fardeau des utilisateurs», a précisé Yoel Roth.

Il a admis que les images et vidéos satiriques risquaient de leur donner du fil à retordre. «Si nous nous trompons, il y aura une procédure d'appel», précise le réseau. YouTube, la plateforme vidéo de Google, a annoncé lundi des mesures similaires sur les «contenus manipulés ou falsifiés», «dans le but de tromper les utilisateurs» et «qui posent un risque flagrant de dommages».

Facebook, de son côté, permet toujours les publicités politiques, et les exempte même de son système de vérification des faits. 

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