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Quatre soldats turcs tués en Syrie : Erdogan promet de poursuivre ses opérations à Idleb

Des soldats turcs se seraient retrouvés sous le feu des forces syriennes alors que Damas menait une opération contre des terroristes dans la région d'Idleb. Erdogan a assuré avoir riposté contre des cibles syriennes, ce qui n'a pas été confirmé.

Le ministère turc de la Défense a déclaré dans un communiqué publié ce 3 février que ses forces armées avaient subi des tirs d'artillerie nourris des forces du gouvernement syrien aux environs d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, faisant quatre morts et neuf blessés, dont un gravement, selon Ankara. Cité par l'agence de presse Tass, le ministère russe de la Défense a confirmé que des soldats turcs avaient été pris sous le feu des forces syriennes. Moscou précise en outre qu'Ankara n'avait pas prévenu la partie russe de ses opérations dans cette région de la Syrie.

Dans un communiqué de presse, le Centre russe pour la réconciliation des parties belligérantes en Syrie rapporte pour sa part : «Des unités de troupes turques se déplaçaient à l'intérieur de la zone de désescalade d'Idleb sans avoir prévenu la partie russe. Elles se sont retrouvées sous le feu des forces gouvernementales syriennes visant des terroristes dans la zone à l'ouest du village Saraqeb [dans la province d'Idleb].»

«Quatre de nos frères d'armes sont tombés en martyrs et neuf ont été blessés, dont un grièvement, par des tirs d'artillerie nourris des forces du régime», peut-on lire dans le communiqué turc cité par l'AFP.

Le même communiqué assure que l'armée turque aurait répliqué et «détruit plusieurs cibles» syriennes. Dans une déclaration rapportée par Reuters, Recep Tayyip Erdogan a ensuite assuré que «entre 30 et 35» soldats syriens avaient été tués par cette riposte. L'information n'a pas été confirmée par Damas. De son côté, le Centre russe pour la réconciliation des parties belligérantes en Syrie affirme que «l'espace aérien de la zone de désescalade d'Idleb est constamment surveillé par les forces aérospatiales russes» et que «les forces armées aériennes turques n'ont pas violé la frontière nationale de la Syrie». «Aucune attaque contre les positions des troupes syriennes n'a été recensée», rapporte encore Moscou.

Erdogan promet de continuer à riposter

Le dirigeant turc a encore demandé à la Russie de ne pas «entraver» la riposte turque. «Nos avions F-16 et nos pièces d'artillerie sont en ce moment en train de bombarder des cibles définies par nos services de renseignement [...] Je veux m'adresser en particulier aux autorités russes : notre interlocuteur, ce n'est pas vous, c'est le régime [syrien]. N'essayez pas de nous entraver», a déclaré Recep Tayyip Erdogan cité par l'AFP.

«Nous avons riposté à ces attaques et nous continuerons à le faire, que ce soit avec notre artillerie ou nos mortiers», a encore lancé le chef de l'Etat turc devant des journalistes à Istanbul.

Des journalistes turcs ont rapidement diffusé des images montrant la riposte présumée, mais leur authenticité n'a pu être vérifiée.

Le communiqué de la Turquie assure que Damas aurait été averti à l'avance que ses renforts militaires se dirigeaient dans la région d'Idleb, l'un des derniers bastions des combattants djihadistes en Syrie.

L'incident intervient peu après le signalement de l'entrée dans Idleb d'un important convoi militaire turc composé d'une cinquantaine de véhicules blindés. La Turquie justifie l'arrivée de celui-ci par le besoin de surveiller le cessez-le-feu depuis l'un des postes d'observation.

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