Le Mouvement vers le socialisme (MAS), parti politique bolivien indigéniste auquel appartenait le président déchu Evo Morales, est actuellement en tête des intentions de vote pour les élections présidentielles boliviennes qui auront lieu en mai 2020, selon un sondage publié le 26 janvier par le quotidien Pagina Siete. D'après cette source, le MAS est crédité de 26% des suffrages, devant les candidats de la droite (Luis Fernando Camacho) et du centre (Carlos Mesa), qui recueillent 17% des intentions de vote chacun. Jeanine Añez, qui s'est auto-proclamée présidente par intérim, est créditée de 12% des voix. Le nombre d'indécis et de sans opinion s'élève à 9%.
C'est Luis Acre, ancien ministre de l'Economie d'Evo Morales, qui a été désigné comme candidat du MAS à l'élection présidentielle.
«Nous sommes en tête dans toutes les enquêtes d'opinion», s'est réjoui l'ancien président bolivien, exilé en Argentine depuis décembre 2019 après ce qu'il dénonce comme un «coup d'Etat» l'ayant conduit à démissionner. «Nous sommes prêts à vaincre les putschistes et récupérer la patrie», ajoute celui qui a dirigé la Bolivie durant 13 ans.
Le MAS, parti des pauvres ?
Selon l'analyste politique Marcelo Silva, interrogé par l'AFP, ce sondage témoigne de la popularité persistante d'Evo Morales et du MAS dans les zones rurales et périurbaines, plus particulièrement auprès des populations indigènes défavorisées. L'expert estime toutefois que le mouvement peinera à retrouver des scores aussi élevés que lorsqu'Evo Morales se présentait.
Né dans une famille de paysans pauvres amérindiens, Evo Morales a mené une politique sociale ambitieuse, récoltant notamment de bons résultats en matière de lutte contre la pauvreté et de modernisation de son pays. Mais la police et l'armée, dans un contexte de violences qui ont agité la Bolivie, avaient réclamé le départ d'Evo Morales, pourtant réélu en octobre 2019 à l'issue d'un scrutin contesté par l'opposition.
Après plusieurs autres démissions, la présidente du Sénat Jeanine Añez s'était proclamée présidente par intérim sans le quorum de parlementaires nécessaires. Visé par un mandat d'arrêt émis par les nouvelles autorités du pays, Evo Morales est depuis en exil, mais continue de suivre de près la politique dans son pays.