Joseph Farrell, le porte-parole de WikiLeaks, a annoncé le 24 janvier que Julian Assange avait été sorti de son isolement dans une aile médicalisée à la prison de haute sécurité de Belmarsh et placé dans une zone du centre de détention abritant 40 autres détenus.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le porte-parole se félicite de cette «victoire» obtenue grâce aux avocats, aux militants, mais aussi à des pressions exercées sur l'administration carcérale par les autres détenus qui estimaient que Julian Assange était injustement traité. «Cette décision est une énorme victoire pour l'équipe juridique d'Assange et pour les militants qui insistent depuis des semaines pour que les autorités de la prison mettent fin au traitement punitif d'Assange», a déclaré Joseph Farrell, avant d'ajouter que c'était aussi une victoire «massive des prisonniers de Belmarsh». En effet, il explique qu'un «groupe de détenus a adressé une pétition au directeur de la prison à trois reprises, insistant sur le fait que le traitement d'Assange était injuste et inique».
«C'est une victoire importante pour les militants à l'intérieur et à l'extérieur de la prison», s'est réjoui Joseph Farrell. Ce 25 janvier, une journée internationale de soutien à Julian Assange est justement organisée à l'extérieur de maison d'arrêt. Partis entre autres de France, plusieurs dizaines de militants, dont de nombreux Gilets jaunes, font le pied de grue devant les murs de la prison. Notre reporter Fabien Rives les a accompagnés.
«Le traitement de Julian Assange à Belmarsh reste très préoccupant», a néanmoins dénoncé le porte-parole de WikiLeaks. «On lui refuse encore un accès adéquat à ses avocats, comme l'a même reconnu le juge lors d'une audience au tribunal de Westminster», a-t-il expliqué.
Julian Assange, 48 ans, fait face à 18 chefs d'accusation aux États-Unis, notamment pour complot en vue de pirater des ordinateurs gouvernementaux et violation d'une loi sur l'espionnage. Il pourrait passer plusieurs décennies en prison s'il était transféré aux Etats-Unis et reconnu coupable. Viktor Dedaj, animateur du site Le Grand Soir, qui a fait du combat pour la libération d'Assange une priorité, estime que l'«extradition» voulue par les Etats-Unis est en réalité «un enlèvement», car le lanceur d'alerte n'est pas citoyen américain et n'a commis aucun crime aux Etats-Unis.
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