George Soros repart en croisade. Ce jeudi 23 janvier, lors d'un dîner en marge du forum économique de Davos, le milliardaire a annoncé qu'il allait investir un milliard de dollars dans un réseau d'universités. Celles-ci seront destinées à lutter contre les «dictateurs actuels et en devenir» et contre le changement climatique. Elles devront atteindre «des endroits en manque d'éducation de qualité et des populations négligées», a souligné Soros.
Intitulée Open Society University Network (du nom de sa fondation Open Society), ce projet a été qualifié par l'octogénaire de «plus important de (sa) vie». «La survie des sociétés ouvertes est menacée et nous faisons face à une crise encore plus grande : le changement climatique», s'est inquiété l'Américain juif d'origine hongroise lors de son dîner.
Inde, Chine et Russie prochaines cibles de George Soros
«Les rangs des dirigeants autoritaires grossissent», s'inquiète encore le financier, qui a désigné explicitement la Russie et la Chine. Le président chinois Xi Jinping est ainsi accusé d'«exploiter les faiblesses» des Etats-Unis et de vouloir créer «un nouveau type de système autoritaire et un nouvel être humain qui serait prêt à sacrifier son autonomie pour éviter les ennuis».
Nouvelle cible de George Soros : l'Inde. Ce pays est celui qui connaît actuellement «le plus grand et plus effrayant retour en arrière» en termes de démocratie, selon le milliardaire, qui accuse le Premier ministre Narendra Modi de vouloir «créer un Etat nationaliste hindou».
Il s'en est également pris au président des Etats-Unis Donald Trump, qualifié d'«escroc» et de «narcissique ultime». Selon Soros, Donald Trump «fait surchauffer» l'économie américaine. Les Etats-Unis connaissent en effet actuellement un taux de chômage de 3,9% et un taux de croissance annuel de 3,2%. «Une économie surchauffée ne peut être gardée longtemps en ébullition», prévient George Soros.
Classée par The Economist 41e sur 167 en terme de démocratie, l'Inde est fréquemment qualifiée de «plus grande démocratie du monde». Les Etats-Unis, eux, sont classés 25e.
Rendu célèbre par son attaque spéculative sur la livre sterling en 1992, George Soros, originaire de Hongrie, est une personnalité controversée au niveau international. En Europe, sa fondation Open Society a transféré en 2019 son siège de Budapest à Berlin, après l'adoption par le gouvernement de Viktor Orban d'un ensemble de lois intitulé «Stop Soros», le Premier ministre hongrois accusant le philanthrope d'encourager l'immigration extra-européenne. En Russie, les ONGs qu'il finance ont été considérées comme «indésirables» car représentant «une menace pour la sécurité nationale».
Aux Etats-Unis, le président Donald Trump a également accusé le milliardaire, grand donateur des démocrates, de financer les manifestants contre la confirmation à la Cour suprême du juge Brett Kavanaugh. En 2017, George Soros avait en tout cas financé des associations et un responsable de la Women's March contre Donald Trump.
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