Comme lors des années précédentes, le rapport annuel de l'ONG Oxfam, publié ce 20 janvier, souligne l'existence d'un fossé abyssal entre riches et pauvres. Selon cette étude, les 2 153 milliardaires que compte la planète possèdent autant que 60% de la population mondiale totale. De plus, 1% des humains les plus riches possèdent autant que les 92% les moins riches de la population mondiale (soit 6,9 milliards de personnes).
Dans le même temps, Oxfam révèle que près de la moitié de la population mondiale (soit 3,8 milliards de personnes) vit avec moins de 5 dollars par jour. Le rythme de réduction de la pauvreté, lui, s’est ralenti de moitié depuis 2013.
La France, un maillon faible dans la lutte contre les inégalités
Selon Oxfam, la France ferait partie des maillons faibles en termes de lutte contre les inégalités. Dans l'Hexagone, sept milliardaires possèdent autant que les 30% les plus pauvres. L'année dernière, ce rapport était de huit milliardaires contre 30%. En 2019, la France comptait 41 milliardaires, soit 4 fois plus qu'après la crise financière de 2008. Les milliardaires français sont, par ailleurs, ceux qui ont vu leur fortune croître le plus l’an passé, devant les Américains ou les Chinois.
En parallèle, les chiffres de l'Insee révèlent la hausse du nombre de pauvres en France de 400 000 personnes entre 2017 et 2018.
A l'échelle de la planète, Oxfam dénonce «le choix d’une économie injuste et sexiste, qui profite à une minorité ultra-riche».
«Le fossé entre riches et pauvres ne peut être résolu sans des politiques délibérées de lutte contre les inégalités. Les gouvernements doivent s'assurer que les entreprises et les riches paient leur juste part d'impôts», selon Amitabh Behar, responsable d'Oxfam en Inde, qui représentera l'ONG au Forum de Davos à partir du 21 janvier 2020.
Le rapport d'Oxfam insiste également sur les inégalités économiques entre les hommes et les femmes. Selon l'étude de l'ONG, 42% des femmes dans le monde n'ont pas accès à une rémunération «en raison d'une charge trop importante du travail de soin qu'on leur fait porter dans le cadre privé/familial», contre seulement 6% des hommes. Or, «la valeur monétaire du travail de soin non rémunéré assuré par les femmes âgées de 15 ans ou plus représente au moins 10 800 milliards de dollars chaque année, soit trois fois la valeur du secteur du numérique à l'échelle mondiale», estime l'ONG.
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