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Liban : violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, des centaines de blessés

Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté à Beyrouth, faisant près de 400 blessés. Ces heurts sont parmi les plus violents depuis le début du mouvement populaire contre la classe politique, accusée de corruption.

Alors que le mouvement de contestation populaire, inédit, est entré dans son quatrième mois au Liban, ce 18 janvier a vu manifestants et forces de l'ordre s'opposer dans de violents affrontements à Beyrouth.

Devant l'une des principales entrées du Parlement, au cœur de la capitale, des contestataires s'en sont pris aux membres de la police antiémeute, stationnés derrière des barricades et des barbelés. Les manifestants ont lancé divers projectiles contre les forces de l'ordre, comme des pierres, des poteaux de signalisation ou encore des branches d'arbres, certains ayant essayé de franchir les barbelés.

La police a de son côté fait un usage massif de gaz lacrymogènes et recouru aux canons à eau pour disperser la foule.

Initialement, une manifestation était prévue aux abords du Parlement, où devaient converger plusieurs marches parties de différents endroits de la capitale, mais la situation a dégénéré avant tout regroupement.

Selon la Croix-Rouge libanaise et la défense civile, au moins 377 personnes ont été blessées durant les affrontements.

Retranchés dans les rues aux alentours du Parlement, les manifestants ont lancé des pierres et des feux d'artifices sur les forces de l'ordre.

Le mouvement de contestation – qui a entraîné la démission fin octobre du Premier ministre Saad Hariri – fustige une classe politique accusée de corruption et incompétence, et réclame un gouvernement formé de technocrates et de personnalités indépendantes des partis traditionnels. 

La colère populaire a été exacerbée par une dégradation rapide ces dernières semaines de la situation socio-économique et des restrictions draconiennes imposées aux retraits par les banques, accusées de complicité avec le pouvoir. 

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