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Erdogan estime que la Libye deviendrait un «terrain fertile» du terrorisme sans soutien à al-Sarraj

Dans une tribune, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a longuement interpellé les pays de l'Union européenne, les mettant en garde contre la résurgence d'organisations terroristes en Libye si le gouvernement d'al-Sarraj n'était pas soutenu.

Dans un article paru le 18 janvier, à la veille d'une conférence internationale à Berlin sur le conflit libyen, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a mis en garde contre une résurgence du terrorisme islamiste si le gouvernement de Tripoli, reconnu par l'ONU, venait à être renversé.

«L'Europe fera face à une nouvelle série de problèmes et de menaces en cas de chute du gouvernement légitime libyen», a prévenu le président turc sur le site internet Politico. «Les organisations terroristes comme l'Etat islamique (EI) et Al-Qaïda, qui ont subi une défaite militaire en Syrie et en Irak, trouveront un terrain fertile pour reprendre pied», a-t-il poursuivi. Le chef de l'Etat turc a ajouté que si l'Union européenne ne parvenait pas à soutenir de manière adéquate le Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj, ce serait «une trahison de ses propres valeurs fondamentales, y compris la démocratie et les droits de l'homme». «Laisser la Libye à la merci d'un seigneur de guerre serait une erreur de portée historique», a-t-il ajouté, évoquant le maréchal Khalifa Haftar qui a déclenché en avril 2019 une offensive pour s'emparer de la capitale, Tripoli.

Après des mois de combats, qui ont fait plus de 2 000 morts, un cessez-le-feu orchestré par le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc est en vigueur depuis le 12 janvier. Mais celui-ci est fragile et les Européens craignent une internationalisation du conflit, avec notamment l'implication de la Turquie qui a annoncé l'envoi de soldats pour soutenir le GNA. «L'UE doit montrer au monde qu'elle est un acteur pertinent dans l'arène internationale», a encore estimé Recep Tayyip Erdogan dans son article. «La prochaine conférence de paix à Berlin est un pas très significatif vers cet objectif. Les dirigeants européens devraient toutefois un peu moins parler et se concentrer sur la prise de mesures concrètes», a-t-il martelé. 

Plusieurs pays seront représentés le 19 janvier à la conférence organisée dans la capitale allemande sous l'égide des Nations unies, dont la Russie, la Turquie, les Etats-Unis, la Chine, l'Italie et la France.

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