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Algérie : plus d’un mois après la présidentielle, le Hirak tente de maintenir la pression

Des milliers de manifestants ont défilé ce 17 janvier à travers l'Algérie pour réclamer la fin du «système» politique mis en place sous Bouteflika. Alors que le mouvement protestation entame sa 48e semaine, ses partisans s'interrogent sur son avenir.

Ce 17 janvier, Alger et d’autres villes du pays ont une nouvelle fois été le théâtre de manifestations ayant rassemblé plusieurs milliers de personnes. L’objectif de la mobilisation reste inchangé : mettre fin au «système» politique. D’autres revendications ont par ailleurs été scandées, comme la libération de plusieurs figures du Hirak – nom donné au mouvement de protestation né en février 2019 – à l’instar de l’homme politique Karim Tabbou ou encore de l’activiste Samir Belharbi.

Alors que le Hirak fêtera son premier anniversaire dans moins d’un mois, les avis divergent en son sein sur la conduite à suivre. S’il a certes contraint Abdelaziz Bouteflika à démissionner, il n’est pas parvenu à empêcher la tenue d’une présidentielle dont il contestait la légitimité.

Abdelmadjid Tebboune sonde la classe politique

«Le Hirak doit continuer pour maintenir la pression afin d'obtenir un maximum de choses», estime Ahmed Benabid, retraité, interrogé par l'AFP. «Le pouvoir n'est pas parvenu à réduire le Hirak et le Hirak n'a pas réussi à faire aboutir son projet de changement de régime», constate-t-il.

Assimilé par la rue à un responsable politique issu d’un système honni, le nouveau président Abdelmadjid Tebboune assure vouloir instaurer un dialogue avec ses détracteurs. En signe d'apaisement, il a annoncé, dès son investiture, plusieurs réformes de la Constitution censées prévenir les «dérives autocratiques».

Dans ce sillage, le nouveau locataire du palais d'El Mouradia a par ailleurs entamé des consultations afin notamment de recueillir l'analyse de plusieurs personnalités politiques sur la situation actuelle dans le pays. A cet égard, il a déjà reçu l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour ou encore le leader du mouvement Jil Jadid Sofiane Djilali, tous deux critiques à l'égard du pouvoir, et qui avaient refusé de prendre part au scrutin présidentiel. Une démarche qui reste pour l'heure accueillie avec défiance par une importante partie de l'opinion publique. 

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