La coalition internationale qui mène des frappes aériennes contre Daesh en Syrie est considérée par Moscou comme basée sur de faux principes, selon le chef de la diplomatie russe. «Nous partageons, bien sûr, les principes de la lutte contre le terrorisme, mais on ne peut pas lutter contre le mal au moyen de guerres illégales», s’est expliqué Sergueï Lavrov.
Les actions de la coalition et le fait que l’Occident ne veut pas coopérer avec Bachar el-Assad, le président syrien, ont également reçu leur lot de critiques : «les méthodes que la coalition met en œuvre contredisent le droit international. Il faut négocier avec tous les gouvernements menacés par le terrorisme, que nous voulons tous neutraliser», a insisté le ministre.
Alors que la coalition se refuse à s’entretenir avec Bachar el-Assad, Sergueï Lavrov ne voit aucune raison de ne pas le faire, car les autorités légitimes «font face à cette menace terroriste» et le président syrien est «le commandant en chef de la force terrestre, probablement la plus puissante [dans le pays] qui lutte contre le terrorisme».
Refuser cette possibilité, ignorer l’apport de l’armée syrienne comme partenaire et allié dans le combat contre Daesh, selon Lavrov, signifie «la sacrifice de la sécurité de toute la région à quelques calculs et opinions géopolitiques».
Mais l’Occident insiste toujours sur le départ de Bachar el-Assad de son poste. Toutefois, l’idée que la démission du président syrien résoudra tous les problèmes de la région «est une utopie», estime le chef de la diplomatie russe. D’après lui, en ce qui concerne la situation en Syrie, il y a deux alternatives : continuer à persister de penser que seule la démission d’el-Assad sauvera la région de la menace terroriste ou «ne pas permettre à cette région inestimable du point de vue historique de tomber en ruines».
Concernant le sort de Bachar el-Assad, qui se déclare prêt à coopérer avec l’opposition, Moscou estime que c’est au peuple syrien de décider du sort de son Etat car il y a des élections et d’autres mécanismes démocratiques. Et le but de la communauté internationale, c’est de «les faciliter».