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Guinée : deux morts dans des manifestations contre un troisième mandat d'Alpha Condé (VIDEOS)

Le 13 janvier, Conakry et d'autres villes de Guinée ont été secouées par des heurts lors de manifestations contre un éventuel troisième mandat du président sortant, Alpha Condé. Selon un dernier bilan des autorités, deux morts sont à déplorer.

Deux personnes ont été tuées le 13 janvier en Guinée, théâtre d’une nouvelle journée de mobilisation contre un troisième mandat du président sortant, Alpha Condé. Mamadou Sow, un lycéen de 21 ans, a «été tué par une balle tirée par un agent des forces de l'ordre qui pourchassaient les jeunes» dans le quartier de Coza, dans la banlieue de Conakry a rapporté son oncle à l’AFP.

Son décès a été confirmé dans un communiqué du ministère de la Sécurité, qui a annoncé dans la foulée l'ouverture d'une enquête. La même source a fait par ailleurs état de la mort d’un autre manifestant à Labé, au nord du pays. Il s'agit d'un «jeune de 18 ans, tué par balle au niveau de la tête», a précisé une source hospitalière citée par l’AFP. A la suite de ce décès, «des manifestants sont allés saccager les locaux du tribunal» avant de l'incendier. Le siège du RPG, le parti présidentiel a également été pillé. 

Dans la capitale où plusieurs dizaines de milliers de personnes ont investi les rues, les épisodes de tensions étaient également nombreux. Selon un correspondant de l’AFP, 12 des 131 quartiers de Conakry ainsi que plusieurs villes de l'intérieur du pays, ont été secoués par de violents heurts. Des manifestants ont notamment exprimé leur colère en dressant des barricades et en brûlant des pneus.

La révision constitutionnelle dans le collimateur de la rue 

Dans la soirée du 19 décembre, le président guinéen Alpha Condé avait annoncé qu’il soumettrait par voie référendaire un nouveau projet de Constitution. Pointant les «lacunes et incohérences» de l’actuelle norme fondamentale, le chef d’Etat guinéen avait chargé son Premier ministre de mener «une vaste consultation de toutes les couches de la communauté nationale» afin de «recueillir leurs préoccupations».

Si, dans le nouveau texte présenté, l'article 40 stipule que «le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de six ans, renouvelable une fois», Alpha Condé, à la tête du pays depuis 2010, n'a pas pour l'heure précisé si cette révision allait remettre les compteurs à zéro et lui permettre ainsi de se représenter en 2020. 

Evoquée fin septembre par le chef de l’Etat lui-même, cette révision constitutionnelle avait provoqué la colère de la rue : le 14 octobre dernier, des heurts avaient en effet éclaté dans la capitale Conakry entre forces de l’ordre et manifestants qui accusent le président guinéen de vouloir se maintenir au pouvoir. Dans un communiqué, le ministre de l'Administration du territoire, le général Bouréma Condé, avait alors fait état de la mort de neuf personnes.

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