«Les trois journalistes russes ont été tués, dans la nuit du 30 au 31 juillet 2018 en Centrafrique, lors du vol de leurs effets personnels et de leur matériel», a déclaré le vice-président du comité d'enquête de la Fédération de Russie Igor Krasnov via une interview au journal russe Kommersant.
«Les circonstances établies de l'attaque indiquent des meurtres dont l'objectif était crapuleux et commis par des citoyens de la RCA ou des pays voisins connus pour être à l'origine de crimes graves dans cette région», a aussi détaillé Igor Krasnov.
Selon lui, les trois hommes russes, le réalisateur Alexandre Rastorgouïev, le caméraman Kirill Radtchenko et le journaliste Orkhan Djemal sont arrivés en Centrafrique avec des visas touristiques, le 28 juillet 2018. Les trois journalistes sont alors partis, le 30 juillet, en direction de la ville de Bambari afin de rencontrer un homme, dont l’identité n’a pas été établie, et ce malgré lesrisques existants dans cette partie du pays.
Le vice-président du comité d'enquête a précisé que le véhicule qui transportait les journalistes a été stoppé par un groupe d'hommes inconnus et armées «qui ont exigé qu'ils sortent de la voiture et qu'ils livrent leurs effets personnels ainsi que leur matériel technique, photo et vidéo». Et Igor Krasnov d'ajouter : «Devant le refus des journalistes d'obtempérer, les criminels les ont alors fusillés.»
Ces journalistes, qui ont été tués dans la nuit du 30 au 31 juillet en Centrafrique, étaient en train de tourner un documentaire. Ils enquêtaient sur de possibles activités du groupe militaire privé Wagner.
En août 2019, le ministère russe des Affaires étrangères avait annoncé que l’enquête de ces meurtres se poursuivait, ajoutant qu’il y existait beaucoup de questions vis-à-vis des commanditaires de ce voyage. Selon les données du ministère, l’ambassade de la RCA à Moscou a donné des visas touristiques aux journalistes russes sans être au courant de la vraie nature de leur visite. Les trois hommes ont travaillé en Centrafrique sans l’accréditation correspondante, sans l’autorisation de l’importation des équipements photo et vidéo et sans l’autorisation de filmer. Le ministère a en outre indiqué que les organisateurs de ce déplacement à Bangui n’ont pas informé l’ambassade de la Russie ni de l’arrivée des journalistes ni de l’objectif de leur visite, ce qui aurait pu leur garantir la sécurité.