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Corée du Nord : Kim Jong-un annonce la fin du moratoire sur les essais nucléaires

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a annoncé la fin du moratoire sur les essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux et promis une action «sidérante» contre les Etats-Unis. Washington a toutefois réagi avec modération.

«Nous n'avons aucune raison de continuer à être liés unilatéralement par cet engagement» : le 1er janvier, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a annoncé aux dignitaires de son parti au pouvoir la fin du moratoire sur les essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux, selon l'agence d'Etat nord-coréenne KCNA.

«Le monde va découvrir dans un proche avenir une nouvelle arme stratégique que détient la Corée du Nord», a-t-il ajouté, appuyant également ses déclarations de 2018, selon lesquelles la Corée du Nord n'avait plus besoin d'essais nucléaires et d'essais de missiles balistiques intercontinentaux.

Les Etats-Unis formulent des exigences contraires aux intérêts fondamentaux de notre Etat et adoptent un comportement de voyou

Les propos de Kim Jong-un rapportés ce 1er janvier semblent constituer un pas en arrière par rapport à la diplomatie nucléaire des deux dernières années. Devant le comité central de son Parti des travailleurs, le dirigeant a par ailleurs clairement indiqué que la Corée du Nord était prête à continuer à vivre sous un régime de sanctions internationales pour préserver sa capacité nucléaire.

«Les Etats-Unis formulent des exigences contraires aux intérêts fondamentaux de notre Etat et adoptent un comportement de voyou», a-t-il dit, cité par KCNA. Washington a «conduit des dizaines d'exercices militaires conjoints [avec la Corée du Sud] que le président [Donald Trump] avait personnellement promis d'arrêter», a poursuivi le dirigeant, assurant que Pyongyang ne vendrait «jamais [sa] dignité» et promettant une action «sidérante pour faire payer [aux Etats-Unis] le prix de la douleur subie par [son] peuple».

Réaction modérée de Washington

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a préféré réagir à ces propos avec modération : «Nous voulons la paix, pas l'affrontement», a-t-il souligné au micro de la chaîne CBS. «Nous voulons continuer à laisser ouverte la possibilité que le dirigeant de la Corée du Nord fasse le choix qui est le meilleur, à la fois pour lui-même et pour son peuple», a-t-il ajouté, jouant ostensiblement l'apaisement.

Si le président Kim a renié ses engagements pris auprès du président Trump, c'est profondément décevant

«Si le président Kim a renié ses engagements pris auprès du président Trump, c'est profondément décevant», a-t-il toutefois relevé, avant de déclarer sur la chaîne Fox qu'il espérait que le dirigeant nord-coréen ne suivrait «pas ce chemin».

Depuis des mois, Pyongyang réclame un assouplissement des sanctions internationales qui lui sont imposées en raison de ses programmes d'armement nucléaire et de missiles balistiques, mais l'administration Trump estime que la Corée du Nord doit d'abord faire davantage de gestes concrets. Les pourparlers entre les deux capitales semblent dans une impasse depuis l'échec d'un nouveau sommet Kim-Trump à Hanoï en février 2019.

Malgré tout, le président américain Donald Trump a affirmé qu'il continuait à croire en la volonté du dirigeant nord-coréen de dénucléariser son pays. «Nous avons bien signé un contrat qui parle de dénucléarisation. C'était la phrase numéro un, cela a été fait à Singapour. Je pense que c'est un homme de parole», a-t-il déclaré en réaction aux propos de Kim Jong-un, faisant référence au premier sommet historique entre les deux dirigeants à Singapour en 2018.

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