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Contre une escalade de la violence en Libye, la France et l'Egypte appellent à la «retenue»

Le président français et son homologue égyptien ont prévenu des risques d'une escalade militaire en Libye. En janvier, Erdogan va soumettre son Parlement au vote afin d'envoyer des troupes pour soutenir le gouvernement de Fayez el-Sarraj.

La France et l'Egypte tentent de calmer le jeu dans le dossier libyen. Lors d'un entretien téléphonique, Emmanuel Macron et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont évoqué «les risques d'une escalade militaire» en Libye, appelant «l'ensemble des acteurs internationaux et libyens [...] à la plus grande retenue», selon l'Elysée ce 30 décembre. 

«Ils ont exprimé leur volonté qu’un accord politique soit trouvé dans le cadre des Nations unies, dans le respect des principes agréés à Paris, Palerme et Abou Dhabi, afin de restaurer l’unité et la pleine souveraineté de la Libye», ajoute la présidence française.

En outre, Emmanuel Macron et Abdel Fattah al-Sissi «sont convenus d’agir en étroite coordination dans la perspective de la conférence de Berlin et pour faciliter une relance décisive des négociations inter-libyennes».

Erdogan envisage une intervention militaire

Paris et le Caire réagissent aux récentes prises de position du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a ouvert la voie à une intervention militaire turque directe en Libye. Le 7 janvier, il va soumettre le Parlement à un vote sur l'envoi de troupes pour soutenir le gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj, reconnu par les Nations unies. Tripoli, en guerre contre les forces rebelles du maréchal Haftar, homme fort de l'Est libyen, a demandé l’envoi d’une force d’intervention turque.

«Nous pourrons ainsi répondre favorablement à l'invitation du gouvernement libyen légitime [de l'aider militairement]», a fait valoir le dirigeant turc. «Nous soutiendrons par tous les moyens le gouvernement de Tripoli, qui résiste contre un général putschiste soutenu par des pays arabes et européens», a-t-il poursuivi.

Le 21 décembre, le Parlement turc a ratifié un accord de coopération militaire et sécuritaire signé le 27 novembre avec le gouvernement el-Sarraj. L'accord permet aux deux parties d'envoyer dans l'un et l'autre pays du personnel militaire et policier pour des missions d'entraînement et de formation. 

L'ombre de Daech derrière un pays divisé

Déstabilisée par l’intervention de l’OTAN en 2011, à laquelle la France a participé et qui s'est soldée par la mort du dirigeant Mouammar Kadhafi, la Libye est depuis 2014 fracturée par la rivalité entre le maréchal Khalifa Haftar, soutenu par le parlement, et les milices de Tripoli qui soutiennent le gouvernement d'union nationale dirigé par Fayez el-Sarraj.  

Si elle est reconnue par la communauté internationale, cette entité politique, basée à Tripoli, parvient difficilement à imposer son autorité sur ses propres milices. Face à elle, le maréchal Khalifa Haftar dit tirer sa légitimité du parlement de Tobrouk. En décembre, la guerre civile en Libye est entrée dans son neuvième mois. 

Derrière cette guerre fratricide entre Khalifa Haftar et  Fayez el-Sarraj, plane l’ombre de Daech, qui a réussi à conserver une forte capacité de nuisance dans le pays, en raison d'un contexte politique et sécuritaire délétère.

Selon un décompte de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié en juillet 2019, près de 1 000 personnes ont été tuées et plus de 5 000 blessées dans les combats depuis mai. Les affrontements n'ont pas cessé depuis.

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