Le président de l'association Urgences panafricanistes Kémi Seba et un de ses assistants ont été placés en garde à vue le 21 décembre au Burkina Faso, après un débat sur le franc CFA auquel participait le militant panafricaniste à l’université de Ouagadougou 1.
Comme le rapporte RFI, Kémi Seba aurait dans un premier temps été amené à la gendarmerie pour être mis à l'abri de partisans du parti au pouvoir, courroucés par son intervention. Mais les gendarmes lui auraient ensuite signifié qu'il était en garde à vue. «L'agent enquêteur a signifié [à Kémi Seba] qu'il devrait considérer qu'il était retenu dans le cadre d'une procédure engagée contre lui pour injure à l'encontre du chef de l'Etat, [Roch Marc Christian Kaboré]. Au-delà des injures, on lui reproche d'avoir incité les populations et notamment la jeunesse à la révolte», a notamment expliqué Prosper Farama, l'avocat de l'activiste panafricaniste, cité par le site de Radio France Internationale.
Soit ce président retrouve ses testicules, soit les autres candidats qui sont contestés seront plus crédibles que lui
De fait, comme en témoigne une vidéo du débat auquel il venait de participer, Kémi Seba n'a pas mâché ses mots à l'égard du chef d'Etat burkinabé, qu'il a entre autres accusé d'être incapable de protéger son pays – qui connaît un phénomène d'augmentation des attaques djihadistes - et qu'il n’a pas hésité pas à qualifier de «criminel politique». «Soit ce président retrouve ses testicules, soit les autres candidats qui sont contestés seront plus crédibles que lui, il faut que [Roch Christian] Kaboré réfléchisse très rapidement à cela», a notamment déclaré le président d'Urgences panafricanistes.
L'activiste franco-béninois Kémi Seba a également traité le président burkinabé de «gruyère» et de «passoire», affirmant que «tout le monde [venait] persécuter le Burkina Faso» sans que son chef d'Etat ne le défende.
La page Facebook officielle de Kémi Seba fait référence, dans plusieurs publications, à ces événements. Un premier message publié le 22 décembre dans la matinée fait état de l'arrestation du militant «après ses critiques sur la soumission des présidents africains à la France». Le même jour dans la soirée, un autre post annonçait la libération de l'assistant de Kémi Séba : «D'après l'avocat d'Urgences panafricanistes au Faso, [...] Kemi Seba est toujours placé en détention dans le cadre d'une garde à vue. Son assistant Djehuty vient quant à lui d'être relâché», peut-on lire.