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En cas de sanctions, Erdogan menace de fermer deux bases stratégiques américaines

Ankara pourrait envisager la fermeture de deux bases militaires en réaction à d'éventuelles sanctions américaines. Parmi les points de tensions entre les deux pays, l'achat du système russe S-400 et le dossier syrien.

Le président Recep Tayyip Erdogan a menacé ce 15 décembre de fermer, «si nécessaire», deux bases militaires stratégiques utilisées par les Etats-Unis en Turquie.

«Si cela est nécessaire, nous pourrons fermer Incirlik et nous pourrons fermer Kürecik», a déclaré le dirigeant lors d'un entretien accordé à la chaîne de télévision A Haber.

Située dans le sud de la Turquie, la base aérienne d'Incirlik est utilisée par l'aviation américaine dans le cadre de la lutte contre Daesh en Syrie. La base de Kürecik, dans le sud-est du pays, accueille une importante station radar de l'OTAN.

Cette semaine, le chef de la diplomatie turque avait déjà évoqué le statut de ces deux installations, précisant que leur fermeture pourrait être «mise sur la table» en réaction à d'éventuelles sanctions américaines contre la Turquie.

La Turquie est en effet exposée à des mesures punitives de Washington pour avoir acheté des systèmes de défense russe S-400, en dépit des mises en garde américaines.

Outre cette question, les relations entre la Turquie et les Etats-Unis, alliés au sein de l'OTAN, se sont dégradées ces derniers mois en raison d'une offensive lancée par Ankara en Syrie contre une milice kurde soutenue par Washington.

Le 11 décembre, la commission des Affaires étrangères du Sénat américain a adopté une proposition de loi soutenue par les démocrates comme par les républicains qui prévoit des sanctions draconiennes contre la Turquie et ses dirigeants en lien avec les S-400 et l'offensive en Syrie.

Autre élément de crispation, le vote par le Sénat américain d'une résolution reconnaissant le génocide arménien par les Ottomans, que nie Ankara, a suscité la colère du gouvernement turc qui a estimé que cette mesure mettait «en péril l'avenir des relations bilatérales».

La fermeture de ces bases est quasi systématiquement évoquée en Turquie à chaque pic de tensions diplomatiques entre Ankara et Washington.