Le premier tour de l’élection présidentielle algérienne, organisé ce 12 décembre, a été émaillé de nombreux incidents. Par milliers, ceux qui réclament la refonte totale du système politique avant la tenue d’un scrutin, ont battu le pavé de plusieurs villes du pays pour marquer leur désapprobation.
Dès le début de la matinée, plusieurs incidents ont été recensés à Bejaïa. Dans cette ville, selon plusieurs témoins cités par l’AFP, des bureaux de vote ont été investis par les manifestants qui «ont saccagé des urnes et détruit une partie des listes électorales». Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos montrent des dizaines de personnes en train de détériorer des urnes ainsi que des bulletins de vote.
Des incidents ont également eu lieu à Bouira, où se trouve le siège de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
Les tensions étaient également vives à Alger, où plusieurs rassemblements anti-élections ont été dispersés par les policiers, déployés en nombre. Des personnes ont été blessées dans des mouvements de foule, selon des journalistes présents sur place.
Après s’être mise en retrait, laissant ainsi les opposants au scrutin affluer dans les diverses artères de la capitale, la police est revenue en début de soirée pour déloger ceux qui étaient encore présents.
Les autorités ont assuré à plusieurs reprises que l'élection se déroulerait dans la plus grande des transparences, mais les protestataires refusent de donner leur voix à l’un des cinq candidats en lice pour la magistrature suprême. Ceux-ci ayant tous pour point commun celui d’avoir soutenu – peu ou prou – la politique du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.
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