Mardi 10 décembre
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a «salué» ce 10 décembre «les avancées» réalisées lors du sommet de Paris sur l'Ukraine, le qualifiant de «premier pas vers la solution».
«Je dois saluer les avancées. Ce n'est pas peu d'avoir un cessez-le-feu sur toute la ligne d'engagement, le désengagement des forces et les échanges de prisonniers», a déclaré Josep Borrell à Paris en énumérant les mesures convenues la veille lors d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, sous les auspices du président français Emmanuel Macron et de la chancelière allemande Angela Merkel.
Le nouveau Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères a cependant exclu une levée immédiate des sanctions imposées à la Russie. «Sans solution (à la question de l'Ukraine), il n'y aura pas de changement aux sanctions de l'UE envers la Russie», a-t-il averti lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Vladimir Poutine a salué un «pas important» vers une désescalade et «sans doute» un dégel, ajoutant que «la Russie [allait] faire tout ce qui dépend d'elle pour que le conflit soit terminé».
«Le processus est en train de se développer dans la bonne direction, parce qu'il y a eu des échanges de prisonniers, parce que nous sommes arrivés à un désengagement dans trois points clés et parce que nous nous sommes retrouvés dans ce format Normandie», a-t-il déclaré.
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé la décision «politiquement motivée» de l'Agence mondiale antidopage (AMA) d'exclure la Russie pour quatre ans des Jeux olympiques, en estimant que cela «contredisait la charte olympique».
«Il n'y a aucune reproche à faire au Comité olympique russe, et s'il n'y aucune reproche à ce comité, le pays doit participer aux compétitions sous son drapeau national», a déclaré Vladimir Poutine.
Interrogé sur le meurtre d'un Géorgien à Berlin, Vladimir Poutine a déclaré que cette personne était un criminel recherché par Moscou depuis longtemps, pour avoir organisé des attentats en Russie. «Il a beaucoup de sang sur les mains», a fait savoir le président russe, se disant prêt à aider l'Allemagne dans son enquête.
Il a critiqué la décision de Berlin d'expulser des diplomates russes, estimant que ce n'était «pas correct», étant donné qu'ils n'avaient «rien à voir avec ça». «Il y a des règles non écrites, vous avez expulsé nos diplomates, nous allons expulser les vôtres», a réagi Vladimir Poutine, jugeant toutefois qu'il ne s'agissait pas d'une «crise» entre les deux pays.
Interrogé sur les mouvement sociaux qui secouent la France, Emmanuel Macron s'est autorisé un trait d'humour : «J'ai pleinement rassuré Vladimir Poutine en lui disant que les manifestations à Paris ne concernaient absolument pas la réforme des retraites en Russie.»
Dans leur déclaration commune, les parties s'accordent donc sur «des mesures immédiates pour stabiliser la situation en zones de conflit, et des mesures pour mettre en œuvre les clauses politiques des accords de Minsk», a fait savoir Emmanuel Macron.
Le format Normandie est «le seul» format diplomatique permettant de mettre en oeuvre les accords de Minsk, a-t-il rappelé.
«Nous avons adopté une déclaration commune qui souligne l'importance de l'application continue et inconditionnée des accords de Minsk», a déclaré le président russe Vladimir Poutine. Il a également dit que les dirigeants souhaitaient qu'un dialogue s'ouvre entre les parties en conflit.
Vladimir Poutine a souligné qu'un désengagement avait commencé dans trois zones, et qu'il devait continuer, afin notamment de pouvoir déminer les zones en question.
Le chef d'Etat russe a déclaré qu'une modification de la Constitution ukrainienne était nécessaire afin de modifier le statut spécial du Donbass. Il souhaite que soit donné un caractère permanent à la loi sur le statut spécial de la région.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté sur les questions sécuritaires, expliquant qu'il était nécessaire d'assurer dans un premier temps la sécurité pour pouvoir régler dans un second temps les questions politiques.
Il a rappelé que les quatre dirigeants étaient tombés d'accord pour la mise en oeuvre du cessez-le-feu avant la fin 2019. Il a également déclaré que la libération de tous les prisonniers devrait s'effectuer avant le 31 décembre 2019.
Volodymyr Zelensky a également insisté sur «la nécessité pour l'Ukraine de restaurer le contrôle entier sur sa frontière» et sur le désarmement dans les régions du Donbass. Il a rejeté toute idée de fédéralisation de l'Ukraine et affirmé que «le Donbass comme la Crimée» étaient des territoires ukrainiens.
La chancelière allemande Angela Merkel a expliqué que les dirigeants s'étaient mis d'accord sur la mise en œuvre du cessez-le-feu dans l'Est ukrainien. Le point le plus difficile selon elle est la mise en œuvre des dispositions politiques des accords de Minsk.
Elle a en outre fait savoir qu'il y aurait une prorogation de la loi relative au statut spécial du Donbass. La chancelière allemande a également déclaré que l'objectif était d'organiser des élections au niveau local acceptées par l'OSCE.
Le président français a rappelé les sujets abordés lors de cette réunion, notamment le «désengagement, l'échange de prisonniers et la clarification du cessez-le feu».
Il a également dit qu'un travail consistant à œuvrer pour les conditions de sécurité et politiques en vue de l'organisation d'élections locales avait été réalisé. Il a précisé qu'une nouvelle réunion au «format Normandie» aurait lieu dans quatre mois.
Avec plusieurs heures de retard, la conférence de presse s'ouvre en présence des quatre dirigeants. La discussion a été «riche, nourrie, fructueuse» a souligné le président français Emmanuel Macron.
L'objectif selon lui est de parvenir a une «paix juste et durable». «La stabilité du continent européen et la construction d'une nouvelle architecture de sécurité passe par la résolution du conflit ukrainien», a déclaré Emmanuel Macron.
Xavier Moreau, géopolitologue et fondateur de Stratpol, analyse ce «format Normandie». «La Russie ne vient pas les mains vides mais globalement elle a tous les moyens dans cette négociation», explique-t-il.
Lundi 9 décembre
Un journaliste russe du quotidien KP a partagé une vidéo sur Twitter. On y entend le président russe Vladimir Poutine, interrogé par un journaliste sur le déroulement des pourparlers, répondre : «Très bien, [de façon] professionnelle.»
Vladimir Fedorovski, écrivain et ancien diplomate russe, et Claude Blanchemaison, expert en relations internationale, reviennent sur l'événement pour RT France.
«Il y a une volonté de pouvoir aboutir à des relations apaisées», d'après Gérard Vespierre, chercheur associé à la FEMO, qui commente ce sommet au «format Normandie» sur RT France.
Les présidents russe et ukrainien tiennent actuellement des pourparlers bilatéraux dans le cadre du sommet au format Normandie à Paris.
La rencontre des dirigeants des quatre pays du format Normandie est désormais terminée. Elle a duré plus de deux heures, selon l'agence RIA qui cite l'Elysée.
Le sommet sur le processus de paix en Ukraine avec les présidents français Emmanuel Macron, russe Vladimir Poutine, ukrainien Volodymyr Zelensky et la chancelière allemande Angela Merkel a démarré.
Les quatre dirigeants, réunis pour ce «format Normandie» sur l'Ukraine pour la première fois depuis 2016, étaient arrivés au palais présidentiel et ont tenu des réunions bilatérales avant leur sommet à quatre.
«L'enjeu [de cette rencontre] est important pour lever des sanctions qui pèsent lourd», souligne l'économiste Philippe Jourdan, invité sur le plateau de RT France.
Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire, commente sur RT France le sommet au «format Normandie» qui a pour objectif d’aboutir à un règlement du conflit en Ukraine : «On est aussi dans un exercice de communication politique sur le plan international», estime-t-il.
Les dirigeants invités pour le sommet au «format Normandie» à Paris sont arrivés au palais de l'Elysée.
Deux Femens ont tenté de s'approcher du palais de l'Elysée, avant de se faire rapidement interpeller par les forces de l'ordre. Elles ont notamment scandé à plusieurs reprises : «Stop Putin's war» («Stop aux guerres de Poutine»).
«Devant l’Elysée 2 activistes FEMEN ont souhaité la bienvenue à Poutine, et salué tous ses crimes de guerre», a rapporté sur Twitter une des membres de cette organisation féministe connue pour ses coups d'éclat.
Comme à Kiev, où des opposants à l'application des accords de Minsk ont manifesté la veille du sommet à Paris, des Ukrainiens expatriés en France sont mobilisés depuis ce weekend.
Une manifestation s'est tenue dimanche 8 décembre place Saint-Michel à Paris. «Russie - Etat terroriste» pouvait-on lire notamment sur la pancarte brandie par des manifestants, qui scandaient «Gloire à l’Ukraine ! Gloire aux héros !».
Place Saint-Michel, des manifestants ont brandi des drapeaux ukrainiens et de l'Union européenne, mais également le drapeau rouge et noir de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne, une organisation dont des membres étaient impliqués dans les massacres de juifs, de Polonais et de gitans au siècle dernier.
Ce lundi 9 décembre également, jour où le sommet au format Normandie a lieu, une quinzaine de vétérans de la guerre du Donbass ont surgi devant la presse internationale à l’Elysée
pour fustiger la Russie.
Alors qu'Emmanuel Macron s'apprête à accueillir ses homologues étrangers, retour en images sur les détails de cette réunion au format Normandie.
Une rencontre bilatérale entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky se déroulera en marge du sommet. Les présidents de la Russie et de l'Ukraine devraient discuter des problèmes bilatéraux, du transit du gaz à la restauration du service aérien, après la conférence de presse finale.
Les chefs d'Etat profiteront du sommet pour avoir des rencontres bilatérales. Selon le quotidien russe KP, la conversation de Poutine avec Merkel est prévue dans le Salon des ambassadeurs de l'Elysée, celle de Poutine avec Macron - dans le Salon doré. Le tête-à-tête de Poutine avec Zelensky aura lieu dans le Salon des Aides-de-Camp. Le sommet proprement dit se tiendra au Salon Murat.
A la veille du sommet de Paris, le 8 décembre, la tension était palpable à Kiev, entre des manifestants et la police.
Après la campagne «Lignes rouges pour Zelensky», les manifestants ont essayé de faire passer des tonneaux et une scène vers le bureau présidentiel afin de tenir un piquet durant la nuit. La police a fait barrage aux militants.
Plus tôt, un rassemblement de l'opposition ukrainienne a eu lieu à Kiev. Les manifestants ont demandé au président de ne tolérer aucune capitulation pendant les négociations au format Normandie le 9 décembre.
L'opposition affirme avoir formulé un certain nombre de «lignes rouges» qui, si elles sont franchies, causeront «des dommages irréparables à l'Ukraine».
Dimanche 8 décembre
La rencontre au «format Normandie» prévue à Paris le 9 décembre sera l'occasion de relancer les discussions sur une cessation du conflit dans l'est de l'Ukraine. Objectif : aboutir à un cessez-le-feu dans une région à l’économie exsangue.
Alors que se profile une réunion au «format Normandie» sur le règlement de la situation dans l'est de l'Ukraine, RT France fait le point sur ces rencontres, qui ont déjà permis de ratifier et de faire appliquer une partie des accords de Minsk.
Le 9 décembre, les présidents français, russe et ukrainien, ainsi que la chancelière allemande seront réunis pour une rencontre très attendue au «format Normandie», la première depuis 2016. Emmanuel Macron recevra au palais de l’Elysée Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et Angela Merkel afin de reprendre les discussions consacrées à la résolution du conflit qui dure dans l’est de l’Ukraine depuis 2014, et qui a déjà fait plus de 13 000 morts (dont plus de 3 000 civils) et plusieurs millions de déplacés, selon le Haut-commissariat des Nations unies.
Baptisée «format Normandie» en référence à la première réunion quadripartite entre la France, l’Ukraine, la Russie et l’Allemagne tenue le 6 juin 2014 dans le château de Bénouville, en marge des célébrations du débarquement des Alliés en Normandie, la rencontre a pour objectif de relancer la mise en œuvre des accords de Minsk (I et II) signés en 2014 et en 2015, avec l’intention d’aboutir à un cessez-le-feu complet dans l’est de l’Ukraine ainsi qu’à la mise en place du volet politique de ces accords. C'est la cinquième rencontre du genre après les sommets de Minsk en février 2015, Paris en octobre 2015 et Berlin un an plus tard.
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