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Art contemporain : un artiste mange la banane scotchée au mur à 120 000 dollars (VIDEO)

Stupeur dans le microcosme de l'art contemporain. Achetée 120 000 dollars par un collectionneur français, une banane scotchée au mur de l'exposition Art Basel, à Miami Beach, a été engloutie par un artiste américain, qui revendique un happening.

Performance ou simple fringale ? Ce 7 décembre, à l'exposition d'art contemporain Art Basel de Miami Beach, l'artiste américain David Datuna a décollé une banane scotchée au mur par l'Italien Maurizio Cattelan, avant de l'engloutir devant les objectifs. Si la scène peut sembler banale, le fruit exposé était en fait une œuvre intitulée «Comedian», qui avait été acquise (avant d'être dégustée) 120 000 dollars par un collectionneur français.

David Datuna a relayé ce qu'il a qualifié de «performance artistique» sur Instagram, baptisant son happening «Artiste affamé» (Hungry artist, en anglais). Sur les images, on le voit réaliser un geste a priori anodin : décoller la banane, la peler et la manger.

«Il n'a pas détruit l'œuvre. La banane, c'est l'idée»

La galerie Emmanuel Perrotin, qui a vendu «Comedian», s'est montrée compréhensive quant au geste de l'Américain. Lucien Terras, son directeur des relations avec les musées a justifié: «Il n'a pas détruit l'œuvre. La banane, c'est l'idée.»

«Toute la valeur réside en effet dans le certificat d'authenticité, le fruit étant censé se faire remplacer régulièrement plutôt que de pourrir. D'ailleurs, au bout d'un quart d'heure une nouvelle banane était scotchée au mur», explique ainsi l'AFP.

L'artiste italien avait expliqué la longue genèse de son œuvre au site spécialisé Art News, qui rapporte : «Cattelan travaille sur l’idée de "Comedian" depuis environ un an. Il avait d’abord créé des versions en bronze et en résine. Mais quelque chose n’allait pas. "Où que j’aille, j’avais en tête cette banane sur un mur. Je n’arrivais pas à trouver comment l’achever", m’a dit Cattelan quand Perrotin me l’a passé au téléphone. "Finalement, je me suis levé un matin et j’ai dit : la banane doit être une banane."»

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