Partira ? Partira pas ? Les spéculations vont bon train quant à l’avenir politique d’Alassane Ouattara à l’approche de l’élection présidentielle ivoirienne, prévue en octobre 2020. Alors qu’il entretient depuis plusieurs mois le mystère sur un éventuel troisième mandat, le chef d’Etat sortant a annoncé qu’il entendait briguer ce dernier si les anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié se lançaient dans la course la magistrature suprême.
«Mon intention, c'est bien de transférer le pouvoir à une nouvelle génération, mais attention, je ne le ferai que si tous ceux de ma génération comprennent que notre temps est passé [...]. Si eux, ils décident d'être candidat, alors je serai candidat» a-t-il déclaré à Katiola, l’une des étapes d’une tournée de cinq jours dans le nord de la Côte d'Ivoire.
Si les gens de ma génération considèrent aller de l’avant, la Constitution m’autorise à faire deux autres mandats
«C'est trop facile d'avoir fait ce que certains ont fait et de penser qu'ils peuvent revenir pour faire la même chose. La Côte d'Ivoire appartient aux prochaines générations. Mais comme je vois des hésitations au niveau de certains de ma génération, c'est pour ça que je n'ai pas encore avancé ma décision», a-t-il ajouté, formulant dans la foulée le souhait que son pays ne retourne pas «entre les mains de ceux qui [l’]ont détruit».
«Si les gens de ma génération considèrent aller de l’avant, la Constitution m’autorise à faire deux autres mandats. Je pourrai faire deux autres mandats sans aucune difficulté. Je suis en parfaite santé», a-t-il argué.
Une lecture que ne partage pas l’opposition qui estime que le changement constitutionnel opéré en 2016 ne permet pas au chef de l’Etat d’être éligible pour deux nouveaux mandats de cinq ans. Du côté du camp d’Alassane Ouattara, le caractère non-rétroactif de la loi est avancé pour justifier l’éventualité d’une nouvelle candidature.
Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo entretiennent le doute
A l’instar d’Alassane Ouattara, l’ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999), laisse planer le doute sur une nouvelle candidature. Ses dernières critiques à l’encontre de son rival a suscité des interrogations au sein de la scène politique ivoirienne sur son éventuel retour.
Depuis la Belgique, Laurent Gbagbo – qui attend l'examen de l'appel du Parquet après son acquittement en première instance de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI) pour être remis définitivement en liberté – ne dit mot sur ses intentions futures. En octobre dernier, son principal avocat, Emmanuel Altit, a demandé une libération sans conditions et a émis «l'hypothèse» que son client puisse «poser sa propre candidature».
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