International

«A la communauté internationale d’agir» : le dirigeant d’HWR expulsé d’Israël témoigne pour RT

Dans une interview accordée à RT, Omar Shakir est revenu sur son expulsion d'Israël le 25 novembre. Selon lui, la stratégie de l'Etat hébreu vise à interdire, sous des prétextes fallacieux, aux ONG de travailler sur le terrain.

Expulsé d’Israël le 25 novembre, parce qu'accusé par le gouvernement de soutenir la campagne internationale «Boycott, désinvestissement et sanctions» (BDS) visant l’Etat hébreu, le directeur de l’ONG Human Rights Watch (HWR) pour Israël et la Palestine, Omar Shakir, a tiré la sonnette d’alarme pour RT.

«Depuis trois ans déjà, le gouvernement israélien essaie d’expulser Human Rights Watch sous différents prétextes. Récemment, le gouvernement israélien nous a accusé de préconiser le boycott d’Israël, se focalisant sur notre travail dans le domaine des colonies illégales», a-t-il souligné, précisant que l’organisation ne prenait pas «position sur le boycott d’Israël» mais que son «travail dans le monde entier consiste à établir les faits attestant de violations [des droits de l’homme] commises par tous les acteurs».

Pour le responsable de 41 ans, la stratégie israélienne est «claire». «Cela vise à montrer aux autres [ONG] que s’ils couvrent des abus dans le domaine de droits de l’homme, ils risquent de faire face à des sanctions. Cet acte montre à quel point Israël ne veut même plus faire semblant de respecter les normes internationales les plus élémentaires», s’est-il insurgé, se désolant qu’«en dépit des critiques venues de nombreux pays du monde entier, Israël m’expulse […] et m’empêche de réaliser mon travail de défense des droits de l’homme».

Pour Omar Shakir, «le gouvernement prévoit non seulement de continuer les répressions continues contre les organisations des droits de l’homme, mais ils comptent poursuivre leur politique d’abus de la force que nous exposons et mettons en lumière.»

Le 9 mai 2018, le ministère israélien de l'Intérieur avait annoncé mettre fin au permis de séjour du directeur de l’ONG sur la foi d'informations selon lesquelles il était «depuis des années un militant du BDS soutenant le boycott d'Israël de manière active». Bête noire des autorités israéliennes, le BDS est une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d'Israël destinée à obtenir la fin de l'occupation et de la colonisation des Territoires palestiniens. Le gouvernement israélien considère qu'il s'agit d'une menace stratégique et dénonce l'entreprise de boycott comme une remise en cause de la légitimité d'Israël. Il accuse le BDS d'antisémitisme, ce que le mouvement dément.

La Cour suprême israélienne avait finalement donné son aval à l’expulsion du dirigeant le 5 novembre. Après avoir épuisé tous les recours, il a finalement été contraint de quitter le pays le 25 novembre.

Lire aussi : Israël, première démocratie à expulser Human Rights Watch, selon l'ONG