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Syrie : le Parlement européen appelle les Etats membres à rapatrier les enfants de djihadistes

Le 26 novembre, les eurodéputés ont adopté, à une large majorité, une résolution non législative demandant aux Etats membres de l'Union européenne de «rapatrier tous les enfants européens» de Syrie.

Le Parlement européen a demandé, ce 26 novembre, aux Etats membres de l'Union européenne (UE) de rapatrier tous les enfants européens de combattants djihadistes qui sont actuellement privés de liberté en Syrie. Réunis à Strasbourg, les eurodéputés ont adopté par 495 voix pour (58 voix contre et 87 abstentions) un long texte portant sur les droits des enfants, qu'il s'agisse de lutter contre l'exploitation, le mariage forcé et les abus sexuels, à l'occasion du 30e anniversaire de la Convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant.

Déplorant «l'inaction des Etats membres et l'absence de coordination», le Parlement européen «se déclare très profondément préoccupé par la situation humanitaire des enfants de combattants étrangers détenus au nord-est de la Syrie», renseigne la résolution non législative adoptée.

En conséquence, l'institution «prie instamment les Etats membres de rapatrier tous les enfants européens, en tenant compte de leur situation familiale propre et de l’intérêt supérieur de l’enfant en premier lieu, et de leur fournir le soutien nécessaire à leur réhabilitation et leur réintégration».

«Alors que les appels tant des milieux sécuritaires qu'humanitaires se multiplient pour le rapatriement de ces enfants et leurs familles, les Etats européens restent sourds allant jusqu'à bloquer des opérations de rapatriement organisées par des ONG», a dénoncé l'eurodéputée écologiste belge Saskia Bricmont, soulignant une urgence «extrême» à rapatrier ces enfants.

La Turquie a commencé en novembre à renvoyer dans leur pays des djihadistes étrangers et a critiqué les pays occidentaux pour leur refus de rapatrier leurs citoyens partis rejoindre l'EI en Syrie et en Irak. L'épineuse question du retour des djihadistes étrangers et de leurs familles détenues en Syrie relève de décisions nationales au cas par cas, et non d'une réponse européenne coordonnée.

Début novembre, une responsable du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, Marie-Dominique Parent, avait chiffré à entre 700 et 750 le nombre d'enfants nés de parents ressortissants de l'UE qui sont retenus dans des camps du nord-est de la Syrie.

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