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Pour leur fête nationale, les Libanais appellent à une «nouvelle indépendance» (IMAGES)

Les Libanais ont célébré ce 22 novembre l'indépendance de leur pays. Alors que le pays fait face à un vent de révolte, les festivités ont pris une tournure particulière, certains participants appelant à une «nouvelle indépendance».

Les Libanais ont célébré ce vendredi 22 novembre 2019 les 76 ans de l'indépendance de leur pays, ancien mandat français. Cette fête nationale avait toutefois cette année une saveur un peu particulière, le pays étant le théâtre de manifestations de grande envergure depuis plus d'un mois. «Quand les Français sont partis, d'autres nous ont occupés», résume ainsi un manifestant cité par l'AFP.

Selon l'agence de presse française, certains participants ont appelé lors de ce rassemblement à une «nouvelle indépendance». Des milliers de personnes munis de drapeaux libanais ont convergé vers la place des Martyrs, site emblématique de Beyrouth et haut lieu de la contestation. Témoignant leur soutien aux manifestants, des médecins ont participé au rassemblement.

76 ans après le départ des Français, les manifestants réclament «une vraie indépendance»

«Le message important aujourd'hui, c'est que le Liban est de nouveau uni», lance une jeune manifestante citée par l'AFP, selon qui «tous les citoyens sont les bienvenus». Une étudiante abonde en ce sens : «C'est la première fois que les Libanais, toutes communautés confondues, manifestent massivement sans l'appel d'aucun parti», affirme-t-elle, «c'est ça la vraie indépendance».

Alors occupé par la France, le Liban arrache son indépendance en 1943 à la faveur de gigantesques manifestations rassemblant chrétiens et musulmans. C'est cet esprit-là que les contestataires disent vouloir retrouver.

Outre la corruption de leur classe dirigeante et le manque de perspectives économiques, les manifestants protestent contre le système de quotas religieux prévalant dans les institutions, l'armée et l'administration. Le Liban est en effet un pays multiconfessionnel (30% de chiites, 30% de sunnites et 30% de chrétiens) à l'équilibre fragile, en témoigne la guerre civile sanglante ayant dévasté le pays entre 1975 et 1990.

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