«Ils disent défendre la démocratie, mais ils agissent comme en dictature» : c'est en ces termes que le président bolivien Evo Morales a condamné, le 9 novembre sur Twitter, l'occupation par des manifestants des sièges des deux médias publics, à La Paz, la capitale du pays.
Le 9 novembre, une foule hostile au chef d'Etat, qui refuse de reconnaître sa réélection, occupait les sièges de la télévision Bolivia TV et de Radio Patria Nueva, contraignant leurs employés à quitter les lieux. «Nous avons été chassés par la force après avoir reçu des menaces de personnes qui s'étaient rassemblées [devant l'immeuble dans lequel se trouvent ces deux médias]», a déclaré par téléphone à l'AFP Ivan Maldonado, le directeur de Radio Patria Nueva.
Plusieurs dizaines d'employés ont été vus en train de quitter le bâtiment en se tenant par les mains et sous les insultes de quelque 300 personnes rassemblées sur place, qui les accusent de servir les intérêts du gouvernement d'Evo Morales.
A la suite de leur occupation, Bolivia TV et Radio Patria Nueva ne diffusaient plus que de la musique.
L'opposition refuse de reconnaître la réélection d'Evo Morales car elle prétend que le scrutin présidentiel du 20 octobre qui lui a donné un quatrième mandat a été entaché de fraude.
Une radio de syndicat également envahie
Peu après l'occupation des deux médias publics, une radio du syndicat paysan CSUTCB à La Paz a également été envahie par des manifestants, selon un autre tweet du président de gauche. «En ma condition d'adhérent à la CSUCTB, organisation essentielle du mouvement indigène et paysan, je dénonce l'attaque lâche et sauvage contre la radio de cette confédération», a tweeté le chef d'Etat. «Dans le style des dictatures militaires, les putschistes attaquent des sièges syndicaux», a-t-il ajouté.