Ce 4 novembre, Téhéran ainsi que plusieurs autres villes iraniennes ont été le théâtre d’importantes mobilisations. Leur objet : commémorer le 40e anniversaire de la prise d’otage d’une cinquantaine de civils et diplomates américains par des étudiants iraniens à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran.
Les célébrations ont débuté dès le 2 novembre, avec l’inauguration de nouvelles fresques anti-américaines sur les murs de l’ancienne représentation diplomatique américaine. Devant ce lieu, plusieurs milliers de personnes ont notamment scandé ce 4 novembre «Mort à l’Amérique» et «Mort à Israël» et brûlé des drapeaux américains.
D’autres ont brandi à cette occasion des pancartes fustigeant le président américain Donald Trump et sa politique étrangère, notamment à l'égard de l'Iran.
Parmi les dirigeants iraniens participant à cette commémoration figurait le général de division Abdolrahim Moussavi, commandant en chef de l'armée iranienne. S'exprimant devant l'ancienne représentation diplomatique américaine, il s'est lancé dans une violente diatribe : «Les Etats-Unis sont comme un scorpion au venin mortel qui ne cesse de vous agacer que lorsqu'il est écrasé».
Avant de poursuivre dans le même veine : «La seule voie possible pour aller de l'avant est celle du maintien de l'esprit révolutionnaire, fondé sur la prudence et l'obéissance au guide suprême [iranien Ali Khamenei]». Discuter avec les Etats-Unis reviendrait à accepter «la soumission et la défaite», a-t-il encore déclaré.
Ces propos font écho à ceux prononcés la veille par l'ayatollah Ali Khamenei. Le guide suprême iranien avait ainsi réaffirmé sa ferme opposition à tout dialogue avec Washington : «Ceux qui voient dans des négociations avec les Etats-Unis la solution à tous les problèmes sont assurément dans l'erreur ; discuter avec les Américains ne mènera à rien car il est acquis d'avance et il ne fait aucun doute que cela n'aboutira à rien», avait-il notamment déclaré.
La célébration de cet anniversaire intervient alors que les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis se sont amplifiées au cours de l’été dernier, Washington assumant une stratégie de «pression maximale» sur Téhéran. Plusieurs navires ont été la cible d'attaques ou de saisies et des drones ont été abattus au-dessus du détroit d'Ormuz, par lequel transite une partie importante du trafic pétrolier maritime mondial. Les relations se sont fortement détériorées après la décision unilatérale des Etats-Unis de se retirer en août 2018 de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015.