La célèbre application de messagerie cryptée, WhatsApp, a annoncé ce 29 octobre qu’elle avait déposé plainte contre la société NSO. Cette dernière, spécialisée dans la conception de logiciel espions, est notamment accusée d’aider les gouvernements de plusieurs pays à collecter des informations de militants associatifs ou encore de journalistes.
En mai dernier, l’application détenue par Facebook avait révélé qu'une faille informatique avait permis à un logiciel espion de la société NSO d’accéder au contenu de nombreux smartphones. Les pirates ont, selon elle, réussi leur opération en appelant simplement les usagers de l'application utilisée par 1,5 milliard de personnes à travers le monde.
«Après des mois d'enquête, nous pouvons dire qui a mené cette attaque», a affirmé le patron de Whatsapp, Will Cathcart, dans un éditorial publié dans le Washington Post. Il a notamment accusé NSO d'avoir ciblé «100 défenseurs des droits de l'homme, journalistes et autres membres de la société civile dans le monde».
Cette accusation n'est pas sans faire écho aux déclarations fracassantes faites en novembre 2018 par le lanceur d'alerte Edward Snowden et l'institut de recherche canadien Citizen Lab. Ces derniers avaient alors affirmé qu'un logiciel espion de la société NSO, nommé Pegasus, avait été utilisé par les services saoudiens pour tracer le journaliste Jamal Khashoggi.
D'une efficacité redoutable, le virus Pegasus aurait été installé sur le téléphone d'Omar Abdulaziz, un autre dissident saoudien exilé au Canada qui était en relation étroite avec Jamal Khashoggi.