Les députés britanniques ont rejeté le 28 octobre la tenue d'élections anticipées le 12 décembre, voulues par le Premier ministre Boris Johnson pour sortir le Brexit de l'impasse.
La motion du gouvernement a échoué, avec 299 voix, à recueillir les deux-tiers des voix requises, soit 434. Le dirigeant conservateur a aussitôt annoncé préparer un nouveau vote sur l'organisation d'élections. Il espère que celles-ci lui donneront la majorité qui lui permettrait enfin de remplir sa promesse de mettre en œuvre le Brexit, trois ans et demi après le référendum de 2016.
Les travaillistes, première formation d'opposition, ont bloqué le texte en s'abstenant, expliquant vouloir d'abord écarter le risque d'une sortie sans accord et se disant réticents à un vote à l'approche de Noël, période où les étudiants rendent visite à leurs familles.
Cette assemblée ne peut plus retenir le pays en otage
«Nous ne permettrons pas à cette paralysie de continuer», a assuré le Premier ministre après ce vote, ajoutant : «Cette assemblée ne peut plus retenir le pays en otage. Des millions de familles et d'entreprises ne peuvent pas faire de projet pour l'avenir».
Son gouvernement a annoncé déposé un projet de loi permettant par une autre procédure de convoquer des élections, par le biais d'une loi, avec une majorité simple, à la date du 12 décembre ou une autre. Un vote est attendu ce 29 octobre.
Un tel texte pourrait obtenir le soutien de certains partis d'opposition, comme les formations europhiles d'opposition, le parti national écossais (SNP) et les Libéraux-démocrates.
Dernier report ?
Le 28 octobre, les 27 autres membres de l'UE avaient donné leur feu vert à un nouveau report du Brexit jusqu'au 31 janvier, à moins que l'accord de divorce conclu il y a une dizaine de jours à Bruxelles ne soit ratifié d'ici là.
Si le Parlement britannique «résiste» et bloque la tenue d'élections, «je voudrais exhorter les Etats membres de l'Union européenne à indiquer clairement qu'un autre report [du Brexit] après le 31 janvier n'est pas possible», a écrit Boris Johnson au président du Conseil européen, Donald Tusk, prenant acte de la décision européenne.
Il s'agit du troisième report du Brexit, plus de trois ans après le vote de 52% des Britanniques, en juin 2016, pour quitter l'Union européenne. D'abord prévu le 29 mars, le Brexit a été repoussé au 12 avril puis au 31 octobre.
Le nouveau record décidé par les 27 prévoit une date butoir au 31 janvier mais avec la possibilité pour le Royaume-Uni de quitter l'UE au 30 novembre ou au 31 décembre en cas de ratification de l'accord de sortie avant ces échéances, selon un document consulté par l'AFP.