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Canada : les libéraux de Trudeau en tête des législatives, mais sans majorité absolue

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a obtenu un deuxième mandat, mais son parti libéral s'est contenté d'une majorité relative au Parlement, qui l'obligera à compter sur l'appui d'un petit parti.

Selon les projections des chaînes de télévision quelques heures après la clôture des derniers bureaux de vote lors des législatives canadiennes du 21 octobre, les libéraux devraient obtenir près de 160 sièges sur 338 à la Chambre des communes. Dans l'assemblée sortante, ils disposaient d'une confortable majorité absolue de 177 sièges.

Alors qu'ils étaient donnés au coude-à-coude avec les libéraux par tous les sondages, les conservateurs du jeune dirigeant Andrew Scheer étaient en tête dans un peu plus de 120 circonscriptions, suivis des indépendantistes du Bloc québécois (32) et du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) avec 25 sièges. 

Le Premier ministre Justin Trudeau remporte donc son pari en obtenant un deuxième mandat, malgré les nombreux scandales qui ont marqué ses quatre années au pouvoir et les attaques souvent virulentes de l'opposition sur son bilan. Mais il ressort affaibli de ce scrutin et devra obtenir le soutien d'un petit parti, vraisemblablement le NPD de Jagmeet Singh, pour se maintenir au pouvoir.

Sans attendre les résultats définitifs, le président américain Donald Trump a salué dans un tweet la victoire de Justin Trudeau, «magnifique et remportée de haute lutte». 

Dès ce 22 octobre, le dirigeant libéral pourrait donc entamer des discussions avec de plus petits partis en vue d'accords ponctuels. Le premier test du futur gouvernement sera le discours du Trône, au cours duquel le gouvernement soumet au vote du Parlement son programme législatif.

Trudeau affaibli par différents scandales

Le dirigeant libéral termine son mandat affaibli par plusieurs scandales. Sa popularité a chuté après une affaire d'ingérence politique dans une procédure judiciaire, et la publication en pleine campagne de photos de lui grimé en Noir («blackface») a écorné son image.

Tout au long de la campagne, il a défendu son bilan : économie solide, cannabis légalisé, taxe carbone, accueil de dizaines de milliers de réfugiés syriens, accords de libre-échange signés avec l'Europe, les Etats-Unis ou encore le Mexique...

En face, Andrew Scheer promettait un retour à l'équilibre budgétaire et des baisses d'impôts, avec un objectif simple : «Remettre de l'argent dans la poche des Canadiens».

Le conservateur aux valeurs catholiques assumées a tenté de compenser une image un peu terne par des attaques en règle contre Justin Trudeau. Mais il n'a pas échappé à son lot de polémiques : hostilité personnelle à l'avortement et soupçons d'avoir commandité une campagne de dénigrement contre son rival de la droite conservatrice Maxime Bernier notamment.

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