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Liban : le mouvement de contestation ne faiblit pas

Ce 20 octobre, pour la troisième journée consécutive, les Libanais ont manifesté, dans une ambiance souvent festive, dans plusieurs villes du pays pour réclamer le départ de leurs dirigeants épinglés pour leur gestion des affaires du pays.

Par dizaines de milliers, les manifestants ont une nouvelle fois envahi les rues de différentes villes du Liban pour exprimer leur colère face à la classe politique, épinglée pour sa conduite des affaires du pays. La genèse de cette série de manifestations remonte au 17 octobre, lorsque le gouvernement libanais a décidé d'imposer une taxe sur les appels effectués via les applications de messagerie instantanée comme WhatsApp, mais aussi sur les cigarettes ou l’essence. Si la mesure impopulaire a été  aussi tôt annulée, les Libanais continuent d’exprimer leur ras-le-bol face à une corruption jugée endémique.

Dans le collimateur des contestataires figure en bonne place le gouvernement : «Révolution, révolution», «le peuple veut la chute du régime», scandaient les manifestants dans la capitale, Beyrouth, mais également à Tripoli ou encore à Saïda où régnait une ambiance plutôt festive. Une atmosphère qui tranche avec les incidents violents et les actes de vandalisme qui ont secoué plusieurs villes, notamment la capitale, au cours des nuits précédentes.

Selon des journalistes de l’AFP, dans le centre-ville de Beyrouth, la foule continuait de grossir en début de soirée, annonçant ainsi le prolongement dans la nuit de la vague de contestation.

Le Premier ministre Saad Hariri sur le point de démissionner ? 

A la tête d’un gouvernement en difficulté, le Premier ministre Saad Hariri a laissé entendre lors d’une allocution télévisée le 18 octobre qu’il était prêt à démissionner dans les 72 heures dans le cas où il ne bénéficierait pas de l’appui des membres de la coalition gouvernementale pour soutenir ses réformes économiques, dont la très attendue refonte du secteur de l’énergie.

Celle-ci vise notamment à mettre un terme aux coupures d’électricité intempestives à la faveur d’importants investissements dans le secteur des énergies renouvelables. Le pays se fixe pour objectif de produire 30% de son électricité à l’horizon 2030 grâce aux énergies solaire et éolienne. Mais la récente démission le 19 octobre de son allié, le parti chrétien des Forces libanaises, a encore affaibli la position du Premier ministre libanais et renforcé les incertitudes sur la poursuite de son action à la tête du gouvernement.

Les manifestations au Liban interviennent dans un contexte économique morose. Le pays doit notamment faire face à la dégradation de son économie en raison d’un contexte régional instable marqué par le conflit syrien. La dette publique a notamment atteint 86 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB.

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