Alors que le 9 octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan annonçait le début d'une nouvelle opération militaire contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) soutenue par les pays occidentaux – mais bête noire d'Ankara – Damas entretenait des entretiens avec les Kurdes sur la base russe de Hmeimim. Cette information a été confirmée le 15 octobre par le représentant spécial du président russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, dont les paroles ont été citées par l’agence russe TASS.
«Des négociations entre les Kurdes et le gouvernement central [de la Syrie] ont eu lieu à Hmeimim», a confirmé Alexandre Lavrentiev, sans donner davantage de détails. Il a toutefois ajouté qu’il «ne connaissait pas encore les résultats concrets de ces négociations».
Le 13 octobre, Ahmed Souleiman, haut responsable du Parti progressiste démocratique kurde en Syrie, a été le premier à déclarer à Reuters que ces négociations se sont tenues sur la base russe de Hmeimim, dans la province de Lattaquié.
Alexandre Lavrentiev a, de son côté, noté que l’opération de la Turquie a poussé les Kurdes à négocier avec les autorités syriennes.
«Une opération militaire en Syrie est inacceptable»
Alexandre Lavrentiev a répondu par la négative à la question des journalistes qui s'interrogeaient sur l'existence d'un accord entre la Russie et la Turquie concernant cette opération.
Non. Nous avons toujours appelé la Turquie à la retenue, nous avons toujours pensé qu'une opération militaire en Syrie était inacceptable.
Le représentant spécial russe a a également déclaré ce 15 octobre que la Russie ne permettrait pas des affrontements entre les armées turque et syrienne. «Je pense non seulement que des affrontements [turco-syriens] ne sont dans l'intérêt de personne mais en plus qu'ils seraient inacceptables. Et c'est pourquoi, bien entendu, nous ne laisserons pas [les choses] en arriver là», a affirmé Alexandre Lavrentiev, cité par l'agence publique TASS depuis Abou Dhabi, où le président russe Vladimir Poutine est en déplacement.
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