Le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, a démenti dans un communiqué le 14 octobre les accusations portées par le New York Times (NYT) la veille, selon lesquelles l'aviation russe avait bombardé plusieurs centre médicaux en mai dernier en Syrie. Moscou a déploré dans son texte qu'un «journal sérieux» comme le NYT ait pu être «victime des manipulations des terroristes et services spéciaux britanniques».
Dans une enquête s'appuyant sur des informations transmises depuis la Syrie par un «réseau d’observateurs» souhaitant rester anonymes, le NYT a diffusé des images de frappes aériennes et analysé des «milliers de transmissions radio», attribuées à l'aviation russe. Fort de ces éléments recoupés, le quotidien affirme avoir obtenu la «preuve» que l'armée russe avait visé quatre établissements médicaux civils et dénonce un «crime de guerre».
Des preuves qui ne «valent même pas le papier sur lequel elles ont été imprimées»
Selon le ministère russe de la Défense, les informations et vidéos de frappes collectées par le journal américain sont issues d'un «prétendu "système d’alerte de frappes aériennes à destination de la population [syrienne]"», qui exploite «une application de renseignement et de combat» sur la base d’un produit conçu par l’entreprise américaine Hala Systems. «Le déploiement de ce système [en Syrie], initialement appelé Sentry [...] a été effectué sous le contrôle direct du renseignement militaire britannique depuis août 2016», affirme le communiqué.
En outre, Moscou déclare que les «postes d’observation» sur lesquels se base ce système dans la province d’Idleb, sont «déployés et exploités» exclusivement par des unités des Casques blancs qui sont controversés. Celles-ci, accuse Moscou, sont «supervisées et financées par le Trésor britannique» et agissent «sous les auspices [du groupe djihadiste] Jabhat al-Nosra».
Quant à la question des «coordonnées des cibles» transmises selon le NYT aux pilotes russes par radio, Moscou précise que les instructions de ce type aux pilotes ne se font pas «à haute voix par radio».
«Par conséquent, toutes ces "preuves" prétendues présentées par le NYT ne valent même pas le papier sur lequel elles ont été imprimées», en déduit le ministère russe de la Défense à propos des sources avancées par le quotidien.
Enfin, au sujet d'un bombardement survenu à Nabad al Hayat dans la province d'Idleb et dont le NYT a publié la vidéo, la Défense russe déclare : «Curieusement, la rédaction du journal n’était pas surprise qu’un "hôpital civil", qui aurait été bombardé, soit situé à une distance considérable du village, dans une grotte en ruine, où il serait impossible de garantir même des conditions minimales de traitement des personnes malades».