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Des milliers de manifestants en France et dans le monde pour dénoncer l’offensive turque en Syrie

Des milliers de personnes ont manifesté le 12 octobre, dans plusieurs villes de France et du monde, afin de soutenir les Kurdes face à l’offensive menée par la Turquie depuis le 9 octobre contre leurs positions dans le nord de la Syrie.

Ils étaient des milliers dans les rues de France à répondre le 12 octobre à l’appel du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F), qui avait organisé des rassemblements dans tout le pays en soutien aux Kurdes actuellement visés par la Turquie en Syrie. Dans les rues de Paris, entre 20 000 (selon les organisateurs) et 4 000 personnes (d’après la police) se sont réunies à 14h sur la place de la République. «Erdogan terroriste», ont scandé certains manifestants.

Plusieurs personnalités de gauche comme Olivier Besancenot, Eric Coquerel, Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot ou encore Adrien Quatennens étaient présentes. Le leader de La France insoumise a d'ailleurs pris la parole devant les manifestants, qualifiant Erdogan de «terroriste», dont les troupes seraient celles du «fascisme [et] de l’obscurantisme».

Le cortège s’est ensuite élancé en direction de la place du Châtelet, avec des banderoles comme «La Turquie envahit le Rojava, l’Europe contemple», «L’Etat turc massacre les civils», «Daesh=Erdogan=Terrorisme» ou encore «Kobané a résisté pour l’humanité. A l’humanité maintenant de reconstruire Kobané». D'autres affichaient des messages demandant la libération d’Abdullah Öcalan, un des fondateurs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, organisation considérée par Ankara comme terroriste), emprisonné depuis 1999.

Plusieurs autres rassemblements se sont également déroulés dans tout l’Hexagone. A Marseille, des milliers de Kurdes (6 000 selon les organisateurs, 1 500 d’après la préfecture) ont défilé. La foule a brandi des drapeaux kurdes parfois floqués du portrait du leader indépendantiste.

A Strabourg, où l’AFP a noté entre 800 et 1 000 personnes, des échauffourées ont éclaté entre partisans des Kurdes et des Turcs selon les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA), vidéo à l’appui.

Des rassemblements ont également eu lieu à Lyon, Bordeaux, Lille, Grenoble, Tours, Nîmes, Rennes ou encore à Creil dans l'Oise.

Défilés en Europe et dans le monde

D’autres pays du Vieux Continent ont connu des mobilisations similaires le 12 octobre. En Allemagne, l’agence de presse Deutsche Presse-Agentur rapporte que des milliers de personnes étaient réunies à Cologne, Hanovre, Berlin, Brême, Frankfort ou encore Dortmund.

Des manifestations se sont également déroulées à Chypre, Athènes (Grèce), ou l’AFP a noté la présence de 1 800 personnes, Varsovie (Pologne), Bruxelles (Belgique), Stockholm (Suède), Zurich (Suisse), La Haye (Pays-Bas), Budapest (Hongrie) ou encore Vienne (Autriche).

Une mobilisation qui a dépassé les frontières de l’Europe, puisqu'un rassemblement a également eu lieu aux Etats-Unis, à Nashville dans le Tennessee.

Enfin, une manifestation a été organisée au Liban, selon le média public iranien PressTV.

Le 9 octobre dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé le début d'une nouvelle opération militaire contre les forces des YPG. Depuis, plusieurs pays, dont la France, ont annoncé qu'ils ne livreraient plus d'armes à Ankara en soutien aux Kurdes qui les avaient aidés à combattre l'organisation Etat islamique.

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