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Les contradictions de la politique américaine en Syrie risquent de «mettre le feu», selon Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères s'est exprimé sur la hausse des tensions en Syrie, où Ankara prépare une offensive. Appelant à préserver l'intégrité du territoire syrien, Moscou souhaite un dialogue des Kurdes avec le gouvernement syrien.

Depuis le Kazakhstan, Sergueï Lavrov s'est exprimé ce 9 octobre sur la situation en Syrie, où Washington a annoncé un retrait de ses troupes alors que la Turquie s'apprête à intervenir contre les forces kurdes, traditionnellement alliées des Etats-Unis. Afin de désamorcer les tensions dans le nord-est du pays, le ministre russe des Affaires étrangères a appelé à un dialogue entre les Kurdes et les autorités syriennes, soulignant l'importance de préserver l'intégrité du territoire syrien.

Une situation critique qui découle, selon le chef de la diplomatie russe, des «contradictions» de la politique des Etats-Unis dans la région. Dans des propos rapportés par l'AFP, il a en effet dénoncé l'«incapacité à parvenir à des compromis» de Washington, notant en outre que les Américains avaient «enfreint leurs promesses de nombreuses fois». Selon lui, le soutien des Etats-Unis aux Kurdes en Syrie ces dernières années a par ailleurs «provoqué la colère des populations arabes habitant traditionnellement sur ces territoires». «C'est un jeu dangereux», a-t-il estimé.

Relayant la crainte des Kurdes, «très inquiets» que l'annonce du retrait des troupes américaines ne «mette le feu à toute la région», Sergueï Lavrov a insisté sur la nécessité d'«éviter cela à tout prix».

Washington, qui s'est longtemps appuyé sur les Kurdes en Syrie, a annoncé le 6 octobre dans un communiqué que la Turquie s'apprêtait à «mettre en œuvre son opération [militaire] prévue de longue date dans le nord de la Syrie», dirigée principalement contre les forces kurdes considérées comme terroristes par Ankara. Dans ce communiqué, Washington affirmait également que les forces militaires américaines ne seraient pas dans la zone d'opération de l'armée turque.

Le 7 octobre, Donald Trump avait fait part de son souhait de retirer des troupes américaines de Syrie, notamment à cause du coût que cela faisait peser sur l'économie américaine. Il avait ainsi affirmé : «Les Kurdes se sont battus avec nous, mais ont reçu une somme énorme d'argent et d'équipement pour le faire. Ils combattent la Turquie depuis des décennies [...]. Il est temps pour nous de sortir de ces guerres ridicules et sans fin, dont beaucoup sont tribales.»

Le lendemain, le dirigeant américain a assuré qu'il n'avait pas «abandonné» les Kurdes, ces «magnifiques combattants». «Nous sommes en train de quitter la Syrie mais nous n'avons absolument pas abandonné les Kurdes qui sont des gens formidables et de merveilleux combattants», a-t-il tweeté, précisant : «Nous aidons les Kurdes financièrement [et en leur fournissant des] armes», a-t-il ajouté.

Accusé par la frange néoconservatrice de son camp de lâcher des alliés des Etats-Unis, Donald Trump a assuré qu'il «anéantirait complètement l'économie de la Turquie» si celle-ci «dépassait les bornes», sans davantage de précisions concrètes.

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