En visite officielle sur l'île, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a annoncé, le 3 octobre, que Cuba pourrait compter sur le soutien de la Russie.
«Cuba est un partenaire économique important de la Russie en Amérique latine», a-t-il déclaré avant de dévoiler une série d'accords dans les domaines de la coopération scientifique, des douanes, de la médecine nucléaire, ou encore dans le secteur ferroviaire. «Avec le président Miguel Diaz-Canel, nous avons décidé de renforcer notre coopération stratégique», a-t-il ajouté.
De son côté, le président cubain a annoncé qu'il se rendrait à Moscou à la fin du mois pour y rencontrer son homologue Vladimir Poutine.
«[Les chefs de gouvernements russe et cubain] ont souligné l'état excellent des liens bilatéraux et historiques qui unissent les deux peuples», a tweeté le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez.
Résilience cubaine face à l'embargo américain
«Le système de sanctions unilatérales le plus injuste, lourd et prolongé ayant été mis en œuvre contre un pays» : c'est en ces termes que Bruno Rodriguez a évoqué en 2018 le blocus imposé à l'île des Caraïbes par les Etats-Unis depuis près de 60 ans. Entre 2017 et 2018, le blocus avait coûté à Cuba plus de quatre milliards de dollars, et le total des pertes cubaines depuis le début de l'embargo en 1962 s'élèverait à plus de 134 milliards de dollars.
En mai 2019, les Etats-Unis ont décidé de mettre en application le chapitre III de la loi Helms-Burton, qui permettrait aux Américains d'attenter des actions en justice contre les entreprises étrangères présentes sur le sol cubain. Face à cette tentative de l'administration Trump de déstabiliser l'économie de l'île, Cuba en avait appelé à la communauté internationale pour freiner «la folie et l'irresponsabilité» de Washington.
Miguel Diaz-Canel, arrivé à la présidence cubaine en avril 2018 et son équipe ont dû faire face à des défis économiques et géopolitiques, comme l'unification monétaire entre un peso cubain utilisé pour les transactions intérieures et un second peso convertible à destination de l'étranger.
Néanmoins, les sanctions redoublées des Américains et la crise politique ouverte au Venezuela ont plongé l'île dans une crise énergétique. Les livraisons erratiques de pétrole ont eu un impact direct sur la vie des cubains, paralysant les moyens de locomotion à essence dans les rues du pays. Le trafic d'autobus pendant le mois septembre a par exemple chuté drastiquement, passant de 7 000 à 4000 trajets par jour. Le Premier ministre russe Dimitri Medvedev a d'ailleurs dénoncé, lors de sa visite, un véritable «blocus énergétique» infligé par les Etats-Unis.
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Soutien russe
Selon le vice-Premier ministre russe pour la Défense et l'Industrie spatiale, Iouri Borissov, La Russie a considérablement développé ses échanges commerciaux avec l'île, avec une hausse de 34% en 2018, atteignant les 388 millions de dollars. Le volume des échanges commerciaux devrait approcher en 2019 les 500 millions de dollars. La Russie n'est pas le premier partenaire commercial de Cuba. Elle occupe seulement la troisième place derrière l'Union Européenne et la Chine.
En février 2019, Moscou, par la voix du directeur du service fédéral de coopération militaro-technique, Dimitri Chougaïev, avait annoncé un prêt de 40 millions de dollars au gouvernement cubain dans le cadre de la modernisation de son armée.
En juillet 2019, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov avait également réaffirmé le soutien russe à l'île. «Nous allons continuer à soutenir Cuba dans tous les domaines, non seulement sur le plan moral et politique, non seulement à travers le développement de la coopération technique et militaire mais aussi en encourageant le commerce, les projets économiques qui permettront à l'économie de ce pays d'être plus forte face aux attaques extérieures», a-t-il déclaré après une rencontre avec son homologue Bruno Rodriguez.