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Le maire de Madrid assure qu'il préférerait donner de l'argent pour Notre-Dame que pour l'Amazonie

Le nouveau maire de Madrid, élu en battant la gauche, a choqué un auditoire d'enfants en assurant qu'il préférerait donner de l'argent pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame que pour préserver la forêt amazonienne.

Notre-Dame, symbole de l'Union européenne ? C'est en tout cas au moyen de cet argument que le maire Parti populaire (droite) de Madrid, José Luis Martínez-Almeida, a tenté de désamorcer l'indignation provoquée par ses propos prononcés devant un auditoire d'écoliers le 29 septembre, alors qu'il participait à l'émission La vuelta al cole (Retour à l'école), sur la chaîne régionale Telemadrid. 

«Si tu pouvais donner de l'argent à seulement un seul de ces deux endroits, tu le donnerais auquel ? La cathédrale de Notre-Dame ou pour replanter l'Amazonie ?», lui a ainsi demandé une écolière. 

Et l'édile de répondre laconiquement : «La cathédrale de Notre-Dame».

«¿ Por qué ?»

Pressé de questions par les enfants lui objectant que la forêt était notamment le «poumon de la planète», le maire a dû argumenter : «Pourquoi ? Effectivement, [l'Amazonie est] le poumon de la planète, mais la cathédrale Notre-Dame est un symbole de l'Europe et nous vivons en Europe». 

Le maire a expliqué dans la foulée que l'une des meilleures choses qui soient arrivées à l'Espagne ces 30 dernières années était selon lui d'avoir adhéré à l'Union européenne [en 1986]. 

Mais le sens des priorités du maire n'a, semble-t-il, pas convaincu ses opposants, dont la maire (de gauche écologiste et socialiste) de Barcelone Ada Colau qui s'est amusée de la réaction des enfants : «Mais pourquoi ?», a-t-elle twitté. 

Le maire a cependant reçu plusieurs soutiens. Il a notamment partagé sur son compte Twitter la réaction du journaliste John Müller, un ancien directeur adjoint du quotidien positionné à droite El Mundo, qui a vu dans l'échange «un paradigme de cette époque». 

«Quelques enfants qui répètent ce qu'ils entendent à la maison, réplique de ce qui se dit à la télé, qui rencontrent un adulte qui leur porte contradiction et leur donne des arguments. Ce débat entre nature et raison prend beaucoup de temps», a-t-il écrit sur le réseau social.

L'écologie a été un point de clivage important à Madrid lors des dernières élections municipales. La droite a repris la ville à la gauche le 15 juin dernier avec le soutien du parti libéral centriste Ciudadanos et des populistes de droite Vox.

Un des points clé de la campagne a été la promesse de mettre fin au système de restriction de la circulation dans le centre-ville mis en œuvre par l'ancienne équipe municipale. Cette mesure, très impopulaire chez une partie de la population, était censée réduire de 40% les émissions de gaz polluants et interdisait sous peine d'amende le centre-ville aux automobilistes.