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Une «attaque» qui «dépasse les bornes» : la diplomatie turque s'indigne de propos tenus par Macron

Ankara a dénoncé une «attaque» qui «dépasse les bornes» de la part du président français Emmanuel Macron, qui a critiqué le «recul» de l'Etat de droit en Turquie, et évoqué la façon dont elle utilisait les migrants pour «faire pression» sur l'UE.

«L'attaque de Macron contre la Turquie dépasse les bornes», a déclaré, le 1er octobre, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu à l'agence de presse officielle Anadolu. «Je le compare à un coq qui chante alors que ses pieds sont enfouis dans la boue», a-t-il ajouté.

Un coq qui chante alors que ses pieds sont enfouis dans la boue

Le ministre turc faisait référence à des propos tenus par le président français le même jour, devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg. Emmanuel Macron a déclaré que trente ans après la chute du mur de Berlin, des droits fondamentaux étaient remis en cause dans certains pays. Il a alors cité la Turquie, «où l'Etat de droit recule, où les procédures judiciaires ouvertes contre les défenseurs des droits de l'Homme, des journalistes, des universitaires doivent faire l'objet de toute notre vigilance».

La question migratoire, source de tensions entre UE et Turquie

Le chef d'Etat français a également évoqué la façon dont elle utilisait les migrants pour «faire pression» sur l'Union européenne (UE), ajoutant ne pas penser que «la bonne réponse soit de céder à la pression», et appelant à une coopération avec Ankara. «[Mais] en aucun cas, notre agenda en Syrie ne doit être dicté par cette pression turque», a-t-il déclaré. 

«Combien de réfugiés Macron a-t-il laissé entrer dans son pays ?», a réagi Mevlut Cavusoglu, fustigeant sur un tout autre sujet le président français pour son accueil à Paris de miliciens kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), qualifiés de «terroristes» par Ankara. 

La Turquie accueille plus de quatre millions de réfugiés, dont une grande majorité de Syriens, et le président Recep Tayyip Erdogan a menacé, début septembre, d'en laisser affluer une nouvelle vague vers l'UE s'il n'obtenait pas davantage d'aide internationale. Ankara souhaite la création en Syrie d'une «zone de sécurité» où ils pourraient retourner.

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