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La Maison blanche publie la retranscription de l'appel entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky

Comme promis et à son initiative, l'administration Trump a publié ce 25 septembre sur son compte Twitter l'intégralité de la conversation téléphonique controversée – sous forme écrite – entre le président américain et son homologue ukrainien.

Jeudi 26 septembre

Toutes les actions diplomatiques américaines avec l'Ukraine ont été «entièrement appropriées» a fait savoir ce 26 septembre le chef de la diplomatie des Etats-Unis Mike Pompeo.

La Maison blanche a dénoncé ce 26 septembre «l'hystérie» des démocrates après la publication par le Congrès du signalement d'un lanceur d'alerte concernant un appel entre Donald Trump et son homologue ukrainien.

«Rien n'a changé avec la publication de ce signalement qui n'est rien de plus que la compilation de récits de troisième main et d'articles de presse», a déclaré Stephanie Grisham, porte-parole de l'exécutif américain.

«La Maison Blanche continuera à rejeter l'hystérie et les interprétations erronées colportées par les démocrates et de nombreux médias», a-t-elle ajouté.

Mercredi 25 septembre

Donald Trump s'est insurgé contre la procédure de destitution lancée à son encontre par l'opposition démocrate pour avoir demandé au président ukrainien d'enquêter sur son rival politique Joe Biden.

«Une destitution pour ça ?  C'est une blague !», a-t-il lancé. Il a réaffirmé que la conversation téléphonique avec Volodymyr Zelensky au cœur de ce nouveau scandale politique qui ébranle Washington était «magnifique».

Le président Donald Trump a assuré qu'il soutenait «pleinement la transparence» concernant le lanceur d'alerte qui s'était le premier inquiété du contenu d'une conversation téléphonique avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«Nous allions le faire de toute façon, mais j'ai informé tous les membres de la Chambre des représentants que je soutenais pleinement la transparence sur les informations concernant le soi-disant lanceur d'alerte», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

«Personnellement, je pense que de tels appels entre présidents de pays indépendants ne doivent pas être publiés», a déclaré Volodymyr Zelensky à la presse ukrainienne à New York, pensant que seuls les propos de Donald Trump allaient être révélés publiquement.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait savoir ce 25 septembre que l'échange téléphonique avec son homologue américain avait été «normal». Il a ajouté «ne pas souhaiter être impliqué dans les élections américaines». «Personne n'a fait pression sur moi», a-t-il encore affirmé.

Le président américain affirme que le principal avocat du «lanceur d'alerte» à l'origine de la crise est un donateur de Joe Biden. 

«Elle perd son temps avec une crise montée de toutes pièces», a déclaré en réaction Donald Trump à propos de la présidente démocrate de la Chambre de représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, qui porte la procédure de destitution lancée à son encontre. 

«Tout ce dont ils parlent n'a aucun sens», a-t-il ajouté à l'occasion d'une rencontre à New York avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

«Ma réaction est la même qu'il y a quelques jours : cela reste profondément préoccupant et nous verrons où ça mène», a déclaré sur CNN le sénateur de l'Utah et ancien candidat républicain à l'élection présidentielle Mitt Romney.

La retranscription «confirme que le président a adopté un comportement qui porte atteinte à l'intégrité de nos élections, de son mandat et de notre sécurité nationale», a déclaré Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis dans un communiqué. 

«Cela ne fait pas partie de son travail d'utiliser l'argent du contribuable pour racketter d'autres pays au bénéfice de sa campagne», peut-on lire dans le texte.

«Au minimum, [William Barr] doit se récuser jusqu'à ce que nous allions au bout de cette affaire», a estimé l'élu américain démocrate et président de la Comission de la justice à la Chambre des représentants Jerrold Nadler sur Twitter, en référence au ministre américain de la Justice cité par Trump dans sa conversation avec Zelensky.

L'élu démocrate et président de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff, a parlé d'un «chantage mafieux classique» concernant la demande faite par Donald Trump à Volodymyr Zelensky. 

Il a par ailleurs estimé que la retranscription rendue publique de la conversation entre les deux chefs d'Etat était «encore plus accablant» que ce que «beaucoup d'autres avaient imaginé». 

La Maison-Blanche a déclassifié et rendu public la retranscription de la conversation téléphonique du 25 juillet entre Donald Trump et son homologue Volodymyr Zelensky, dans lequel le président américain demande au président ukrainien de se renseigner sur une enquête pour corruption qu'aurait fait stopper Joe Biden en 2016 sur une société dans laquelle travaillait son fils.

«On parle beaucoup du fils de Biden et du fait que Biden ait arrêté l'enquête et beaucoup de gens veulent en savoir plus sur le sujet, alors tout ce que vous pouvez faire avec le ministre de la Justice [William Bar] serait formidable», dit-il à Volodymyr Zelensky lors de cet échange.

«Biden s'est vanté d'avoir arrêté l'enquête alors si vous pouviez vous renseigner... ça m'a l'air horrible», ajoute également le président américain.

Et à Volodymyr Zelensky de répondre qu'il est «au courant de la situation» et de demander à son homologue s'il dispose d'informations supplémentaires sur le sujet.

C'est probablement la plus grande chasse aux sorcières de l'histoire américaine

Donald Trump n'évoque cependant pas dans la conversation la suspension d'une aide militaire de 400 millions de dollars à l'Ukraine pour faire pression sur son homologue, comme une partie de la presse et ses adversaires politiques démocrates le lui reprochent.

Une procédure de destitution, la première lancée contre Donald Trump, a été ouverte par les élus démocrates. Nancy Pelosi, la présidente démocrate à la Chambre des représentants, a ainsi déclaré qu'il avait «trahi son serment de président».

«Il n'y a pas eu la moindre pression», a réagi Donald Trump en marge de l'Assemblée générale de l'ONU le 25 septembre. «C'est probablement la plus grande chasse aux sorcières de l'histoire américaine [...] C'est une honte», a-t-il ajouté.

Le fils de Joe Biden dans la ligne de mire du président américain 

Selon le locataire de la Maison blanche, les médias avaient présenté cet échange téléphonique comme «un échange sorti tout droit de l'enfer», or la transcription démontre, selon lui, qu'il s'agissait d'un «échange anodin».

Hunter Biden, fils de l’ancien vice-président des Etats-Unis [2009-2017], a travaillé à partir de 2014 dans un groupe gazier ukrainien, Burisma Holdings.

Joe Biden a déclaré publiquement qu'il avait menacé le président ukrainien Petro Porochenko en mars 2016, de retirer un prêt d'un milliard de dollars à Kiev s'il ne licenciait pas immédiatement le procureur général Viktor Chokine alors qu'il supervisait une enquête de corruption sur Burisma Holdings, qui employait Hunter Biden dans son conseil d'administration, rappelait The Hill en janvier 2019.

«Eh bien le fils de p***, il s'est fait virer. Et ils ont mis en place quelqu'un qui était solide à l'époque», s'était-il félicité. Depuis, Joe Biden a qualifié l'attitude de Donald Trump de «corruption patente». 

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