A bord de l’avion présidentiel en direction de New York, où il se trouve désormais dans le cadre de l'Assemblée des Nations unies, Emmanuel Macron a réagi le 22 septembre aux récentes mobilisations en faveur du climat. «Les dénonciations, on est au courant. Défiler tous les vendredis pour dire que la planète brûle, c'est sympathique, mais ce n'est pas le problème», a déclaré le président de la République, selon des propos recueillis par un journaliste du Parisien.
Qu'on vienne m'aider à faire bouger ceux que je n'arrive pas à faire évoluer
En outre, accusant le gouvernement polonais de bloquer les avancées européennes en matière de protection de la planète, le chef de l'Etat a conseillé aux jeunes d'aller «manifester en Pologne», rapporte le quotidien. «Qu'on vienne m'aider à faire bouger ceux que je n'arrive pas à faire évoluer», aurait insisté Emmanuel Macron, expliquant avoir «besoin de la mobilisation des uns et des autres» pour aller «plus vite, plus fort» dans la lutte contre le changement climatique. «Ce qui est utile, c'est la pression mise sur tout le monde», a souligné le président, toujours cité par Le Parisien.
En cause : quatre Etats européens, la Pologne, la République tchèque, la Hongrie et l'Estonie, se sont opposés, en juin dernier, à ce que l'objectif de neutralité carbone en 2050 ne figure pas parmi les engagements de l'Union européenne.
Discorde européenne
La pique adressée par Emmanuel Macron à Varsovie, n'a pas manqué de faire réagir la diplomatie polonaise. Sur Twitter, l'ambassade de Pologne en France, a déclaré ce 23 septembre : «La Pologne est l’un des rares pays de l’UE qui, avec un développement économique aussi dynamique (actuellement en moyenne 5% par an), a considérablement réduit ses émissions de CO2 entre 1988 et 2017 (environ 30%). Nous souhaitons à nos partenaires des résultats similaires». L'ambassade polonaise souligne également : «La Pologne a organisé la COP24 et en adoptant le rulebook de Katowice [qui] a permis à l’accord de Paris [sur le climat] de fonctionner.»
Ce n'est pas la première fois que le Président français s'en prend directement au gouvernement polonais. Déjà, au mois d'août 2017, il avait tiré à boulets rouges sur Varsovie, en accusant ses dirigeants d'isoler leur peuple du reste de l'Union européenne. A l'origine de l'ire présidentielle : le chef du gouvernement polonais d'alors, Beata Szydlo, venait d'opposer une fin de non-recevoir à une requête d'Emmanuel Macron, de durcissement de la directive européenne sur les travailleurs détachés.