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La Russie serait soupçonnée par l’AMA d’avoir manipulé les contrôles anti-dopage

L'agence russe antidopage (Rusada) serait soupçonné par l'Agence mondiale antidopage (AMA) d’avoir manipulé les données du laboratoire antidopage de Moscou fournies en janvier 2019. La Russie a trois semaines pour se justifier devant l’AMA.

L'Agence mondiale antidopage (AMA) a donné ce 23 septembre trois semaines à la Russie pour expliquer des fraudes présumées lors de contrôles anti-dopage dans un laboratoire de Moscou dont les résultats ont été fournis à l’AMA en janvier 2019.

Alors que la Russie a été officiellement invitée aux jeux olympiques d’été 2020 de Tokyo par le Comité international olympique (CIO) avec ses drapeau et hymne national, le scandale du dopage dans le sport russe ne semble pas toucher à sa fin.  

Le journaliste de la chaîne de télévision allemande ARD Hajo Seppelt avait plus tôt annoncé que le laboratoire antidopage de Moscou était soupçonné d'avoir falsifié des contrôles anti-dopage des athlètes russes avant de les envoyer à l'AMA.

Selon l'AMA, les informations du laboratoire antidopage de Moscou auraient été manipulées pendant 18 mois afin de dissimuler l'usage systématique du dopage par les athlètes russes.

Selon le quotidien britannique The Telegraph, si cette information devait confirmée, l’activité de l'agence antidopage russe serait suspendue et les athlètes russes ne pourraient participer aux Jeux olympiques de 2020 à Tokyo.

De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes le 23 septembre que le Kremlin n’avait pas encore contacté le Rusada, mais que les autorités avaient été informées du fait que l’AMA avait un certain nombre de questions à poser à l'agence russe antidopage.

Le 20 septembre 2018, trois ans après en avoir été suspendue, l'agence russe antidopage (Rusada) avait réintégré l'Agence mondiale antidopage (AMA).


En 2016, dans une interview accordée au New York Times, l'ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou, Grigory Rodtchenkov, avait déclaré qu'au moins 15 médaillés olympiques russes à Sotchi faisaient partie du «programme de dopage» de la Russie.

Le CIO avait alors créé deux commissions spéciales pour vérifier des échantillons d'athlètes russes des jeux de Sotchi de 2014 et étudier une éventuelle intervention du gouvernement dans le système antidopage russe.

Le CIO avait ensuite reconnu 43 athlètes russes des JO de Sotchi coupables de violations des règles antidopage, et suspendus à vie de participation aux JO ces sportifs en plus d'annuler leurs résultats.

Rapport McLaren

En 2016, deux parties du rapport d'une commission indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA) dirigée par Richard McLaren sur l'utilisation du dopage par les athlètes russes, avaient été publiées. Selon ce rapport, plus d'un millier d'athlètes avaient participé à la manipulation de tests de dopage lors de divers tournois dans 30 disciplines et que la Russie disposait d'un système d’Etat qui couvrait les athlètes.

Par la suite, le CIO avait créé deux commissions chargées de revérifier les données du rapport McLaren. L'un d'eux avait confirmé la présence de «violations systématiques des règles antidopage et du système antidopage en Russie» pendant les jeux olympiques de Sotchi mais n'a pas trouvé la preuve du soutien des plus hautes autorités de la Fédération de Russie à ce «système de dopage».

Accusations de dopage : la Fédération internationale d'athlétisme maintient la suspension de la Russie

En outre, ce 23 septembre également, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a décidé de maintenir la suspension de la Russie, sanctionnée au titre d'accusations de dopage institutionnel, en attendant les résultats des analyses des données du laboratoire antidopage de Moscou. 

«Le Conseil [de l'IAAF] a approuvé la recommandation de la Task Force de maintenir la suspension de la Russie, probablement la plus forte que nous n'ayons jamais reçue» de leur part, a déclaré le président de l'IAAF Sebastian Coe après une réunion à Doha qui précède de quatre jours le début des Championnats du monde d'athlétisme.

Si la Russie est suspendue par la Fédération internationale depuis novembre 2015, certains athlètes russes sont tout de même autorisés à concourir sous drapeau neutre s'ils ont été jugés irréprochables par un panel de l'IAAF. 

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