La Russie a accusé ce 18 septembre les rebelles syriens et les Etats-Unis de bloquer l'évacuation d'un camp de réfugiés dans le territoire sous leur contrôle dans le sud de la Syrie, où l'ONU a déploré en juin des conditions de vie «critiques».
Lors d'une conférence de presse, l'armée russe a qualifié de «camp de la mort» le camp de Rukban, situé dans la zone contrôlée par Washington dans le sud de la Syrie, non loin de la base militaire américaine d'Al-Tanf et proche de la frontière avec la Jordanie. Les civils qui ont quitté le camp ont dénoncé une «situation humanitaire extrême».
Selon Moscou, une opération d'évacuation sous égide de l'ONU doit commencer le 27 septembre à Rukban afin de transférer les milliers de réfugiés restants dans des camps situés en territoire contrôlé par les forces syriennes.
Cette opération est «sur le point de s'effondrer à cause des provocations des rebelles sous contrôle des Etats-Unis», a affirmé le général russe Mikhaïl Mizintsev. «A l'heure actuelle, le seul obstacle à l'évacuation de Rukban est le refus des Etats-Unis de prendre la décision de principe de fermer le camp et de faire pression sur les groupes rebelles pour l'évacuer», a pour sa part dénoncé le général Alexeï Bakine, qui a annoncé que les réfugiés seraient évacués dans un délai de 30 jours.
Selon l'armée russe, les rebelles ont refusé d'assurer la sécurité des convois d'évacuation et se sont accaparés une partie de l'aide humanitaire distribuée dans le camp. L'armée jordanienne soupçonne que des éléments affiliés aux groupes terroristes qui sévissent dans la région puissent résider dans le camp.
Cet événement intervient alors que l'armée russe et l'ONU se déclaraient prêt à procéder à une évacuation pour le mois d'octobre. L'opération devait comporter la participation du Centre russe pour la réconciliation des parties du conflit et de contrôle des mouvements de réfugiés, des Nations unies, et du Croissant rouge syrien. Les réfugiés devaient être évacués à un rythme de 3000 à 5000 départs par jours. Selon Panos Moumtzis, coordinateur humanitaire régional pour la Syrie au sein de l'ONU, près de 12 700 personnes seraient encore entassées dans le camp le 30 août.