L’ancien employé de la National Securtity Agency (NSA), Edward Snowden, qui avait révélé plusieurs programmes de surveillance de masse mis en place par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, poursuit la tournée promotionnelle virtuelle de son livre, Permanent Record. Invité de France Inter, qui a diffusé sur les réseaux sociaux des extraits d'une interview à paraître le 16 septembre, le lanceur d'alerte en a profité pour glisser un message à l'attention d'Emmanuel Macron, et plus largement des pays occidentaux.
«On ne veut pas que la France devienne comme tous ces pays que vous n'aimez pas. Le plus triste de toute cette histoire, c'est que le seul endroit où un lanceur d'alerte américain a la possibilité de parler, ce n'est pas en Europe, mais ici [en Russie]», a ainsi souligné Edward Snowden, qui vit en asile à Moscou depuis 2013.
Et pour cause, le lanceur d'alerte rappelle qu'à l'époque, la France de François Hollande avait rejeté sa requête. «J'ai demandé l'asile en France en 2013, sous François Hollande. Evidemment, j'aimerais beaucoup que [Emmanuel] Macron m'accorde le droit d'asile», poursuit-il à l'adresse de son successeur. Une demande qu'il renouvelle six ans après ses révélations fracassantes, non sans s'interroger sur le traitement que réservent les démocraties occidentales aux lanceurs alerte :«Ce n'est pas seulement la France qui est en question, c'est le monde occidental, c'est le système dans lequel on vit. Protéger les lanceurs d'alerte, accueillir quelqu'un comme moi, ce n'est pas attaquer les Etats-Unis.»
En juillet 2013, François Hollande avait refusé le droit d'asile à Edward Snowden, allant même jusqu'à créer un incident diplomatique avec la Bolivie. Soupçonnant que le lanceur d'alerte pouvait être à bord, le chef d'Etat français avait en effet refusé à l'avion du président bolivien Evo Morales de survoler l'espace aérien français, le contraignant à faire une escale dans la capitale autrichienne, Vienne. Un refus qui avait suscité l'ire des Boliviens et une vague de protestation parmi les gouvernements sud-américains. Paris avait finalement exprimé ses «regrets» quelques heures plus tard.
Employé de l'agence américaine de renseignement NSA, Edward Snowden avait révélé en 2013 l'existence d'un système de surveillance mondiale des communications et d'internet par Washington et Londres. Suite au refus de nombreux pays de l'accueillir, il s'est réfugié en 2013 en Russie, où son permis de séjour a été renouvelé jusqu'en 2020. Aux Etats-Unis, il est inculpé pour espionnage et vols de secrets d'Etat.
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