La diplomatie américaine a annoncé le 5 septembre être entrée en pourparlers avec les Houthis au Yémen – une première sous l'administration Trump – dans ce conflit qui oppose depuis quatre ans la coalition arabe dirigée par Riyad aux rebelles. «Nous avons [...] des pourparlers dans la mesure du possible avec les Houthis pour essayer de trouver une solution négociée mutuellement acceptable au conflit», a ainsi fait savoir le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires du Proche-Orient, David Schenker, à l'occasion d'une visite en Arabie Saoudite. «Nous nous concentrons [...] sur les efforts visant à mettre fin à la guerre», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse depuis la base aérienne d'Al-Kharj, au sud de Riyad.
Une information confirmée par un responsable du Département d'Etat à Washington, qui a expliqué que l'ambassadeur américain au Yémen et d'autres diplomates discutaient avec «tous les Yéménites pour promouvoir les objectifs des Etats-Unis dans le pays». «Nous sommes déterminés à appuyer un accord politique global qui mettra fin au conflit et à la situation humanitaire dramatique», a-t-il fait valoir.
Failles dans l'alliance entre Saoudiens et Emiratis
Entre les lignes, cette déclaration du Département d'Etat américain met en lumière les failles au sein de la coalition arabe qui sont apparues au grand jour début août, lors de la prise de la ville yéménite d'Aden par les séparatistes du Conseil de transition soutenus par les Emirats arabes unis, au détriment du gouvernement appuyé par Riyad.
Une prise qui constitue selon les Saoudiens une «menace sur la sécurité et la stabilité du royaume», à laquelle la Maison des Saoud s'est dit prête à «faire face avec fermeté». D'après l'agence de presse officielle saoudienne SPA, Riyad estime en effet que cette «division» profite aux «milices terroristes houthis soutenues par l'Iran», et a appelé à «un engagement total, immédiat et inconditionnel» pour l'arrêt des combats.
Depuis quatre ans, l'Arabie saoudite intervient militairement au Yémen avec ses alliés, Emirats Arabes Unis en tête, pour contrer les rebelles houthis – soutenus par son grand rival régional l'Iran – qui ont pris la capitale Sanaa en 2014 et contrôlent depuis de larges portions du nord du pays. Embourbée dans un conflit aux conséquences humanitaires désastreuses, l'Arabie Saoudite doit donc désormais composer avec les dissonances au sein de sa propre coalition.