Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a présidé le 5 septembre une réunion internationale visant à promouvoir «le modèle de la famille traditionnelle» devant un parterre de personnalités venues du Brésil, des Etats-Unis, d'Afrique et d'Europe de l'Est, rassemblés pour encourager la natalité au nom des «valeurs chrétiennes».
Si nous acceptons l'immigration comme une solution, alors nous contribuons au remplacement des populations
Le président serbe Aleksandar Vucic, le premier ministre tchèque Andrej Babis et l'ancien chef de l'exécutif australien Tony Abbott ont fait le déplacement pour ce «sommet démographique» à Budapest, tout comme des ministres en exercice bulgare, brésilien, letton, polonais, bangladais et cap-verdien, ainsi qu'un représentant du Congrès américain et des personnalités religieuses.
Le dirigeant souverainiste hongrois a notamment appelé à «inscrire dans la Constitution» les politiques «pro-famille» afin de contrecarrer l'effet de décisions de justice qui peuvent être, selon lui, «anti-famille». La Hongrie a progressivement mis en place, depuis 2010, une politique nataliste parmi les plus volontaristes des pays occidentaux. Une «condition du succès [de cette politique] est la résurgence du christianisme en Europe», a notamment estimé Viktor Orban, qui a poursuivi : «Si nous acceptons l'immigration comme une solution, alors nous contribuons au remplacement des populations.» Il a aussi qualifié «d'idiote» et de «contre-nature» l'idée d'avoir moins d'enfants pour sauver le climat sur terre.
La veille, le gouvernement hongrois avait déjà organisé à Budapest une conférence «pour les communicants chrétiens», afin d'inciter les croyants à promouvoir leurs valeurs dans les médias. Un participant a conseillé aux journalistes conservateurs de «riposter contre le politiquement correct et l'orthodoxie libérale», tandis qu'un autre a expliqué comment Twitter pouvait être utilisé à cette fin.
Budapest juge ses mesures favorisant la natalité comme étant efficaces : depuis 2010, le taux de natalité est passé de 1,25 à 1,49, se rapprochant de la moyenne européenne, à 1,6. Certains spécialistes estiment toutefois que cette hausse est principalement liée à une sortie de la crise économique et rappellent que la Hongrie, pays de 9,7 millions d'habitants, est surtout confrontée au problème de l'émigration de ses citoyens.
Lire aussi : La Hongrie offre 30 000 euros aux couples mariés qui feront trois enfants