Après le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini, c’est au tour de Viktor Orban de tacler la politique Emmanuel Macron sur l'immigration. Le Premier ministre hongrois, hostile à la politique migratoire de Bruxelles, s’est engagé à combattre le président français sur cette thématique. «On ne peut nier qu'Emmanuel Macron est une personnalité importante, et qui plus est le chef des forces pro-immigration [en Europe]», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Budapest.
Il faut donc que je le combatte
«Il n'y a là rien de personnel mais il s'agit de l'avenir de tous nos pays. Si ce qu'il veut à propos de l'immigration se réalise en Europe, alors ce sera néfaste pour la Hongrie, il faut donc que je le combatte», a-t-il poursuivi. Viktor Orban a en outre exprimé son souhait d'assister à la victoire des partis anti-immigration lors des élections au Parlement européen de mai prochain, afin de changer la politique actuelle menée par l’UE. Dans ce sillage, il a égratigné la chancelière Angela Merkel et la position des médias allemands, qui, selon lui, «ne cessent de faire pression» pour que l'Europe accueille davantage de migrants aux dépends du peuple hongrois. «Je ne vois aucun compromis possible ici», a-t-il déclaré à ce sujet.
A contrario, le chef du gouvernement hongrois s’est félicité de l’initiative de la Pologne et de l'Italie en vue de former une alliance pour les prochaines élections européennes dans l’optique de défendre les valeurs européennes face aux aspirations «immigrationnistes» de certains responsables européens. «L'alliance italo-polonaise, l'alliance Varsovie-Rome est l'un des plus grands événements qui pouvait marquer ce début d'année», a-t-il prédit, tout en louant la gestion de la question migratoire de Matteo Salvini qu’il a qualifié de «héros».
Le 12 septembre, les eurodéputés avaient voté le déclenchement de l’article 7 du traité de l’UE à l’encontre de la Hongrie, celui-ci entraînant la mise en place d’une procédure contre un pays pour prévenir «une violation grave et persistante par un Etat membre des valeurs [européennes]». Une initiative qui avait alors provoqué l’ire de Budapest. Le 13 décembre 2018, dans une interview au Monde, le ministre des Affaires étrangères hongrois Péter Szijjarto avait accusé Bruxelles de vouloir prendre «une revanche contre la Hongrie».